Les recherches d’une Septilienne publiées dans une revue médicale américaine

Par Marie-Eve Poulin 6:00 AM - 26 janvier 2023
Temps de lecture :

Catherine Mimeau compte bien réaliser de nombreux projets de recherche. Photo: Université TÉLUQ, Guillaume D. Cyr

Le projet de recherche d’une scientifique native de Sept-Îles s’est mérité le titre d’une des dix découvertes de 2022 selon Québec science, en plus d’être publié dans une revue médicale réputée des États-Unis.

Catherine Mimeau a de quoi être fière. Après des années d’études et d’efforts, elle réalise son rêve de devenir enseignante en recherche. Comble de bonheur, l’un de ses projets réalisé avec deux autres femmes a été sélectionné comme étant l’une des dix découvertes de l’année 2022 selon Québec Science, en plus d’être publié dans une revue médicale de l’American Psychological Association (APA), aux États-Unis.

L’APA est la principale organisation scientifique et professionnelle représentant la psychologie aux États-Unis. Elle compte plus de 146 000 chercheurs, éducateurs, cliniciens, consultants et étudiants parmi ses membres.

L’étude qui a retenu l’attention porte sur le lien entre le langage oral à la petite enfance et l’écriture à l’adolescence.

Divers projets

Même si la recherche la passionne, elle aime beaucoup sa participation aux réputés jeux Placote. Ces jeux sont créés aux Éditions Passe-Temps, le plus grand éditeur Québécois de matériel scolaire complémentaire.

Depuis 25 ans, des millions d’élèves on appris de manière ludique grâce au matériel créé par des spécialistes en développement de l’enfant.

Elle a développé les guides aux parents de certains jeux dans la catégorie « développement cognitif » tels que « potion mathématique » et « le tiroir à bobettes ».

« C’est l’fun aussi, parce que c’est comme une façon d’aider directement les enfants, comparativement aux recherches où c’est plus long avant qu’il y ait des changements en lien avec ces recherches. C’est plus direct comme impact, donc je trouve ça l’fun », dit-elle

Bientôt, elle participera à un « jase café » , une activité de vulgarisation grand publique où plusieurs chercheurs sur le langage donneront une conférence.

« Ce genre d’activité m’intéresse toujours beaucoup pour aller toucher les gens qui ont des enfants et ceux à qui ces infos pourraient servir », dit-elle

L’avenir

La chercheuse n’a pas fini de faire avancer les recherches dans le domaine du développement de l’enfant.

« J’ai beaucoup d’idées de recherche que je veux faire. Il me reste encore plusieurs années avant ma retraite, mais des fois, ça va vite. J’aimerais être capable d’établir un plan de carrière et un projet pour qu’à ma retraite, je regarde mes réalisations en me disant : OK, c’est ça ma contribution à la recherche, c’est à cette question générale-là que j’ai répondu.»

Un long parcours pour atteindre son rêve

  • Catherine Mimeau a quitté Sept-Îles après le cégep, afin d’étudier en psychologie.
  • Après son baccalauréat, elle complète un doctorat en psychologie, durant lequel elle a travaillé sur le développement du langage.
  • Par la suite, à Halifax, elle a terminé un postdoctorat axé sur la lecture chez les enfants.
  • En 2017, elle est revenue au Québec pour un deuxième postdoctorat.
  • À son parcours, s’ajoute un an de professionnel de recherche à l’Université Laval pour finalement obtenir un poste d’enseignante à la TELUQ.

Les bambins jaseurs deviennent de bons rédacteurs

Les recherches effectuées par Catherine Mimeau et ses deux collègues suggèrent qu’il ne faut pas prendre à la légère les difficultés de langage des jeunes enfants et qu’il est important d’intervenir rapidement, afin d’éviter des conséquences désastreuses à long terme, tant au niveau de l’individu que de la société.

Le projet de recherche découle d’une grosse étude débutée dans les années 1990 menée sur des jumeaux nouveau-nés du Québec et regroupant de nombreux chercheurs de divers domaines.

« Le but de faire l’étude sur des jumeaux permet de répondre à des questions sur l’influence de la génétique et l’influence de l’environnement. Par exemple, le langage, est-ce que c’est plus influencé par notre génétique ou par notre environnement tel que le milieu scolaire et familial », explique Catherine Mimeau.

Le projet de recherche, qui a été reconnu comme l’une des dix découvertes de l’année 2022 selon Québec Science, est de voir le lien entre le langage oral lorsqu’ils sont petits (de un an et demi à deux ans et demi) avec leurs habiletés en écriture quand ils sont adolescents.

« Par exemple, avec un enfant de deux ans, on fait un questionnaire pour voir si ça nous donne des indications sur comment cet enfant écrira un texte quand il sera adolescent », explique-t-elle.

« L’intérêt dans ça, c’est que le langage est super important dans la vie, mais l’écriture en particulier, quand on est rendu adolescent et adulte c’est un super bon déterminant de comment on va réussir dans la vie. Par exemple, si tu prends un adolescent qui a de la difficulté à lire et écrire, son texte est tout croche, ses idées ne sont pas claires, cet adolescent a beaucoup plus de chances d’être moins bien payé, qu’il réussisse moins bien dans la vie, etc. », explique la chercheuse.

Elle précise que c’est un petit lien, que ça ne va pas déterminer à 100 % les habiletés d’écriture, mais qu’il y a quand même une tendance.

De plus, le lien s’explique principalement par la génétique.

Catherine Mimeau, Sophie Aubé et Ginette Dionne sont fières du succès de leur recherche. Photo Facebook

Partager cet article