Un immeuble à logements neuf et complètement vide

Par Vincent Rioux-Berrouard 6:30 AM - 25 janvier 2023
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En pleine pénurie de logements, un immeuble de 18 unités construit à Sept-Îles il y a plus de 10 ans n’a encore jamais été habité et reste vide, en raison d’un litige judiciaire.

Construit au début de la dernière décennie, le 640 Humphrey comprend 18 logements. La construction de l’immeuble avait été annoncée en 2011. À cette époque, Sept-Îles connaissait une croissance économique importante.

Plus d’une décennie plus tard, l’édifice est toujours inoccupé.

Du côté de la Ville de Sept-Îles, on affirme que la municipalité ne peut pas agir pour l’instant.

« On ne peut rien faire. L’immeuble n’est pas assez en mauvais état pour qu’on puisse ordonner une démolition. De plus, les taxes municipales sont payées. Donc, la municipalité a comme les mains attachées dans ce dossier », explique le directeur général de la Ville de Sept-Îles, Patrick Gwilliam.
Il affirme que le bâtiment a plusieurs travaux qui sont nécessaire pour le rendre aux normes avant d’obtenir son certificat d’occupation par la municipalité.

C’est un litige entre le propriétaire de l’édifice, une compagnie a numéro située à Saint-Jérôme, et l’entreprise Gestion Moisandré qui empêche les rénovations de pouvoir être effectuées, selon M. Gwilliam.

La poursuite judiciaire est toujours en cours. Selon les documents que nous avons pu consulter, Gestion Moisandré voudrait faire annuler une cession du bâtiment s’étant produite en 2016.

Le Journal a tenté de rejoindre le propriétaire de l’immeuble du 640 rue Humphrey. Nos demandes d’entrevue sont restées sans réponse.

Pénurie de logements

Le fait que 16 logements ne soient pas disponibles sur le marché ajoute à la pénurie d’unités locatives à Sept-Îles, constate le maire, Steeve Beaupré.

Pour s’attaquer au problème, la municipalité est prête à vendre des terrains, mais il faut avant tout qu’il y ait des entrepreneurs qui soient prêts à investir pour construire les bâtiments.

« On invite les entrepreneurs à nous amener des projets. On va agir comme facilitateur pour leur vendre des terrains », dit-il.

Le maire souligne toutefois qu’en raison des coûts de construction importants qu’il y a actuellement, le contexte est loin d’être idéal.

« Bâtir un 4 ½ de base présentement, ça revient à 250 000$ la porte, donc un immeuble à 8 logements revient à 2M$ », affirme le maire. « Pour rentabiliser un tel investissement, le propriétaire doit louer à au moins 1 600$ par mois. Qui va pouvoir accéder à de tels logements? Certainement pas des gens avec des salaires moyens », poursuit-il.

Bien qu’il affirme qu’il n’y a pas de solution facile pour s’attaquer au manque de logements, il croit que la communauté d’affaires septilienne peut en faire plus.

« Je vais rappeler à nos entrepreneurs et aux commerçants qu’ils ont une part de responsabilité dans ce qu’on vit actuellement. Plusieurs entrepreneurs nous parlent de leur problème de main-d’œuvre, mais souvent, ils ont acquis des immeubles à logements ou des maisons pour les louer à qui? Des agences ou des travailleurs de l’extérieur », conclut-il.

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