Le développement hydroélectrique, une « épée de Damoclès » sur la Magpie

Longue de 300 km, la rivière Magpie est un lieu de renommée mondiale pour la pratique du kayak ou du rafting. Photo Boreal River.
Les velléités à peine voilées du gouvernement québécois de harnacher la rivière Magpie pour du développement hydroélectrique est un frein au développement récréotouristique de cette rivière classée parmi les 5 meilleurs au monde pour les activités sportives en eaux vives. L’Alliance Muteshekau-shipu fera en sorte que le sujet soit à l’ordre du jour de la COP 15 de Montréal.
«Si on veut du développement durable dans les régions, il va falloir agir en ce sens. La Côte-Nord, on pense qu’on a beaucoup donné dans les barrages. En plus, pour la MAGPIE, on avait un BAPE qui dit à Hydro-Québec et au gouvernement «vous devez protéger dans la région une rivière équivalente à la Romaine» et c’est la Magpie est la seule qui nous reste», indique le préfet de la MRC de Minganie, Luc Noël.
Le potentiel « plein air » de la rivière Magpie n’est plus à prouver. «Elle est dans le top au monde pour les activités d’eaux vives , rappelle le préfet Noël. Oui, on veut faire du développement pour profiter de cet atout-là, mais avec la Magpie, tant que l’épée de Damoclès du développement hydroélectrique plane, la municipalité de Rivière-Saint-Jean, la MRC, on ne peut pas investir.»
L’Alliance Muteshekau-shipu, mise en place pour défendre les intérêts et la Magpie, n’est pas sans rappeler celle qui s’était formée contre le développement pétrolier de Pétrolia à Anticosti. «Ce n’est pas une première chez nous que les Innus, les élus, les groupes écologistes s’unissent. La protection d’Anticosti contre le développement pétrolier, on l’a porté et ça a fonctionné. Quand le gouvernement ne prend pas les bonnes décisions, il faut agir.»
Le préfet Noël souhaite laisser à la nouvelle députée de la circonscription de Duplessis «le temps de s’installer» avant d’aborder la question de feront avec elle. «On lui en a parlé en campagne et c’est certain qu’on va l’aborder dès que ce sera possible», conclut Luc Noël.