Carolane Pitre, une athlète des plus déterminées

Par Sylvain Turcotte 4:00 PM - 23 novembre 2022
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Carolane Pitre prendra part aux Championnats du monde de triathlon groupe d’âge le 26 novembre à Abou Dabi. Dire que quelques mois auparavant, la Septilienne d’origine avait été gravement blessée lors d’une sortie à vélo. Photo courtoisie

Le nom de Carolane Pitre colle bien à la définition du mot « détermination ». Qualifiée pour les Championnats du monde de triathlon groupe d’âge depuis septembre 2021, la Septilienne d’origine a subi de graves blessures en juin dernier lors d’une sortie à vélo. Six mois plus tard, elle a en tête de compléter son défi le 26 novembre à Abou Dabi.

C’est lors d’une sortie de vélo, sur la 138, direction Port-Cartier, en juin, que la Septilienne âgée de 31 ans a subi d’importantes blessures.

Fracture de la clavicule gauche et de l’omoplate et un trauma crânien, en plus de quelques marques ailleurs sur le corps

Elle s’est réveillée à l’hôpital, sans trop savoir ce qui s’était passé. « D’après moi, je me suis fait effleurer (accrocher) par un miroir de voiture. » Elle n’a pas perdu connaissance, mais elle était confuse et amnésique.

Six semaines après l’accident, Carolane était déjà de retour à l’entraînement, recommençant la course avec des intervalles course/marche. Pour la natation, que du « kick » (battement de jambes). Quelques semaines plus tard, elle était en mesure de faire sa première longueur dans l’eau. Ça lui faisait mal, mais elle se motivait avec l’idée qu’elle pouvait nager. Et dire que le médecin lui avait dit qu’elle en aurait pour plusieurs mois. Il y a une dizaine de jours, elle a d’ailleurs fait 100 longueurs.

D’où vient cette détermination clairement affichée depuis l’accident de juin? « Pour moi ce n’est pas un choix d’abandonner ou d’arrêter. J’ai regardé de l’avant avec ce que je pouvais faire. »

Comme si ce n’était pas assez, il y a dix jours, Carolane s’est fait une entorse de la cheville lors d’une sortie de course à pied en sentier, en glissant sur une roche.

Elle abordera la compétition à Abou Dabi dans un état d’esprit fort différent.

« Depuis l’accident, j’ai abandonné l’objectif de performance. Ce sera de le terminer. Ça voudra dire beaucoup, car il y a six mois je n’étais pas capable de m’habille seule ou de me sécher les cheveux. »

La Septilienne, qui demeure à Halifax où elle enseigne le français langue seconde pour le Département de la Défense nationale, avait obtenu son laissez-passer pour les Championnats du monde de triathlon groupe d’âge avec sa première place chez les femmes au Triathlon Keji de Caledonia en Nouvelle-Écosse.

Après sa participation au Championnat du monde, elle prendra quelques semaines de repos avant de renouer, fin décembre, début janvier, avec l’entraînement pour sa première participation au mythique Marathon de Boston en avril. Elle compte aussi courir celui de Chicago en octobre 2023.


Elle ne peut plus se passer du triathlon et des ultras marathons

Il y a déjà dix ans que Carolane Pitre s’adonne au triathlon. C’est lors de sa deuxième année d’université à McGill, en 2012, que des amis lui ont fait réaliser qu’elle pourrait faire du triathlon, courant et nageant déjà.

Ce qui la rejoint dans le triathlon, c’est le dépassement de soi et la latitude que permet chacune des trois disciplines. « Ce qui est le fun avec les trois sports c’est que tu peux focusser sur un autre si ça ne va pas ou que tu es blessé. »

Le triathlon est rendu une drogue pour elle. « Je n’imagine pas une semaine sans m’entraîner. Ça me permet de faire le ménage dans ma tête, d’être seule. »

Sa plus grande force des trois disciplines était la natation… avant de se blesser en juin.

Le triathlon ne figure toutefois pas au premier rang des passions de la sportive de 31 ans. Ce sont les ultramarathons qui se retrouvent au sommet.

Elle vise faire un 100 km en Nouvelle-Écosse ainsi qu’un 100 milles. À l’été 2024, elle envisage de retenter sa chance à l’Ultra Trail Gaspesia 100 (km), épreuve qu’elle a décidé d’abandonner à une quinzaine de kilomètres de la fin en 2022 en raison de la mauvaise température et d’un parcours devenu trop boueux.

Mme Pitre tient toutefois à continuer aussi de prendre part à des triathlons pour ne pas avoir la peur du vélo et pour travailler son épaule. Elle est déjà inscrite pour un demi-Ironman au Maryland en juin prochain. Pour août 2023, elle cible un Ironman, en Alaska. « Je trouve ça le fun de voyager et de prendre part à des événements. Une pierre deux coups », a-t-elle dit.

« Un triathlon, tu le fais tout seul. Une course d’ultra, c’est la communauté qui te fait avancer. C’est autant mental que physique. »

Que ce soit pour un triathlon ou une course longue distance en sentiers, tout ça demande une discipline. « La vie sociale normale prend le bord et ça demande d’avoir de bonnes habitudes de vie, un mode de vie sain (alimentation/repos) pour avoir toute l’énergie pour tout faire dans une journée. »

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