20 avril 2024
Le peintre, sculpteur et ethnographe André Michel a récemment mis la main sur le prestigieux prix « Individu pour la Paix YMCA », décerné à un individu ayant renforci le sentiment de solidarité entre les communautés.
Originaire du Sud de la France, M. Michel était loin de se douter que ses talents artistiques le propulseraient à 5 400 Km de chez lui, lorsqu’il a mis les pieds sur la Côte-Nord en 1970.
C’est d’abord à Montréal que l’artiste est débarqué, lors de son arrivée au Québec, alors qu’il avait été invité à exposer ses œuvres dans une galerie de la métropole. Les plans ont par la suite été dérangés par la célèbre crise d’Octobre, ce qui a encouragé M. Michel à partir à la découverte de notre province.
Son périple s’est arrêté à Uashat mak Mani-utenam, où il a développé une affection particulière pour le peuple local.
Inusité serait l’adjectif approprié pour décrire le premier contact du principal intéressé avec la Nation Innue.
« J’étais assis dans le bois, assez loin dans la forêt, lorsque j’ai entendu ce que je pensais être un ours s’approcher. À ma grande surprise, il s’agissait d’un homme, et une chance ! », se remémore-t-il.
Cet homme était Jean-Marie McKenzie, un Innu de la communauté de Uashat mak Mani-utenam, qui allait devenir un grand ami et un grand frère spirituel pour M. Michel.
« Je partais sur le territoire avec Jean-Marie et sa famille, souvent pour plusieurs semaines. Quand tu partages un tipi fait pour huit personnes, alors que vous êtes douze, tu n’as pas le choix de tisser des liens », rigole-t-il.
Ce sont ces expériences qui ont tissé sa passion et son amour pour la culture des Premières Nations.
M. Michel a établi domicile à Uashat mak Mani-utenam pour les 18 années qui ont suivi son arrivée. Ce dernier s’est dédié à faire connaître la culture Innue. Il est derrière la création de la corporation des musées des Sept-Îles, qui comporte le site historique du Vieux-Poste et le Musée régional de la Côte-Nord.
« Je voulais donner aux gens de Sept-Îles le même accès à la culture qu’ont les gens de Montréal ou de Québec », explique-t-il.
Maintenant installé sur la Rive Sud de Montréal, où il a fondé la Maison amérindienne, située à Mont-Saint-Hilaire, M. Michel continue de créer et d’exposer ses œuvres à l’international, en gardant toujours une pensée pour le peuple qui l’a tant fait grandir.
