Signaleur: un métier dangereux

Par Maxim Villeneuve 3:00 PM - 28 octobre 2022
Temps de lecture :

Le propriétaire de FG Remorquage témoigne de nombreux incidents qui auraient pu se terminer en tragédie. Photo: Frédéric Gagnon

Les signaleurs routiers travaillent sur les chantiers afin de veiller à la sécurité des passants. Cependant, bien nombreuses sont les fois où leur propre vie est en danger, et ce, en raison des automobilistes. C’est une réalité que le propriétaire de Remorquage FG, Frédéric Gagnon, connaît bien.

Ce dernier est le seul entrepreneur a embaucher des signaleurs sur la Côte-Nord. Il a donc été témoin de nombreuses situations qui auraient pu bien mal se terminer.

C’est pourquoi tous ses employés portent des caméras corporelles. « Je me suis muni de ça pour qu’on ait au moins une base de données sur le monde qui manque de respect », explique M. Gagnon.

À son avis, ceux qui mettent les travailleurs de chantier en danger sont soit des conducteurs distraits ou simplement impatients. 

« Il n’y a aucune patience sur la route, affirme l’entrepreneur. Autant qu’on se fait envoyer la main, d’autres fois on se fait envoyer promener. »

Les endroits où sont placés les signaleurs sont pensés stratégiquement afin d’assurer leur sécurité. « Il y a toujours une zone pour pouvoir se sauver, raconte M. Gagnon. Il faut aussi que la ligne d’arrêt soit visible à 1 200 mètres. »

Malgré ces normes de sécurité, des situations dangereuses surviennent.

Il y a quelques semaines, un conducteur a foncé dans une voiture qui était arrêtée à un chantier de Remorquage FG, sur la route 138. Le premier véhicule percuté a ensuite frappé à son tour la voiture qui était stationnée devant. Ainsi, trois véhicules ont été impliqués dans cet accident, qui a causé des blessures graves à l’un des conducteurs.

« S’il n’y avait pas de véhicule en avant, c’est sûr que c’est mon employé qui se faisait ramasser », déplore M. Gagnon.

C’est une situation bien triste à imaginer, mais elle arrive parfois dans la réalité. Un signaleur de la Montérégie a été heurté par un véhicule le 19 octobre dernier, ce qui a causé sa mort.

Aucune tolérance

Frédéric Gagnon prend la sécurité de ses employés à cœur. Il ne montre aucune tolérance envers ceux qui les mettent en danger.

« Je n’en laisse pas passer une », affirme-t-il. «J’ai déjà eu du monde qui sont passés sur la lumière rouge parce qu’ils étaient tannés d’attendre, alors je suis allé les intercepter. »

Il prend en note les conducteurs qui ont eu des comportements dangereux et les dénonce aux policiers. D’ailleurs, la compagnie demande parfois une présence policière pour assurer la sécurité des travailleurs du chantier. 

C’est une façon d’encourager les conducteurs à faire preuve de prudence. M. Gagnon insiste sur la nécessité de la sensibilisation.

« On est du monde comme tout le monde. On a des enfants nous autres aussi, déclare-t-il. Si tu es parti en retard, ce n’est pas notre problème. Nous, notre job c’est de rendre le chantier sécuritaire.»

Ce dernier souligne que les signaleurs sont présents afin d’assurer la sûreté des conducteurs, il ne faudrait donc pas mettre la leur à risque.

Partager cet article