Le minerai de fer nord-côtier : un outil pour la décarbonisation

Par Vincent Rioux-Berrouard 8:30 AM - 28 octobre 2022
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Transbordement de minerai à la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire.

Le minerai de fer présent à la mine du lac Bloom pourrait avoir un rôle important à jouer dans les efforts de réduction des gaz à effet de serre de l’industrie sidérurgique.

« Souvent, on parle d’un minerai comme le lithium qui va dans les batteries des voitures électriques, mais le minerai de fer peut contribuer pour réduire la pollution », explique Michael Marcotte, Vice-président sénior – Développement corporatif et marchés des capitaux, pour Champion Iron, l’entreprise propriétaire de la mine du lac Bloom.

L’industrie de l’acier est l’une des plus polluantes au monde. Elle est responsable d’environ 7% des émissions de CO2, selon l’Agence internationale de l’énergie.

Il y a deux manières de faire de l’acier. Il y a le procédé de haut fourneau, dans lequel on mélange du minerai de fer et du charbon. Cette technique produit énormément de CO2.

La deuxième méthode consiste en l’utilisation de fours à arc électrique. Ceux-ci sont alimentés avec de l’acier recyclé ou du minerai de fer qui est le plus pur possible.

Le grand avantage avec cette technique est que le charbon n’est pas requis pour faire de l’acier. Les émissions de CO2 sont donc réduites.

C’est vraiment avec cette méthode que le Québec peut se démarquer, grâce à son minerai de fer présent dans la fosse du Labrador et dont la concentration est élevée.

Selon M. Marcotte, il y a seulement deux autres endroits où il y a ce type de fer sur la planète, soit le Brésil et la région de la Russie.

Combiné à cela, il y a le fait qu’il y a de plus en plus de constructions de fours à arc électrique, ce qui créera évidemment une demande pour le minerai de fer en haute teneur.

Dans les 18 derniers mois, il y eut autant de fours à arc électrique dont la construction a été annoncée que durant les sept années précédentes.

Pour expliquer cette accélération, Michael Marcotte indique que l’industrie, mais surtout, les gouvernements poussent pour cette transformation.

« Les gouvernements comprennent très bien qu’après l’enjeu du transport dans la lutte aux gaz à effet de serre, c’est l’industrie de l’acier où il faut des changements. Les gouvernements investissent des sommes importantes dans cette industrie. Par contre, ça va engendrer des besoins en ressources premières [Minerai de fer] », souligne M. Marcotte.

Dans ces circonstances, le Québec est vraiment bien placé en raison des importants gisements qu’il possède et de la qualité du minerai de fer qui y est présent.

« La région a vraiment une clé en or pour contribuer à la décarbonisation et venir en aide à toutes ces aciéries », dit-il.

« On pense que le futur du Québec peut être brillant, parce qu’on a du fer assez pur pour aller dans les fours à arc électrique et on a de l’énergie renouvelable », ajoute M. Marcotte.

Tout ce contexte sera donc une belle opportunité d’aller chercher une plus-value à la transformation du minerai de fer. Cela pourrait entraîner des retombées économiques importantes, notamment au niveau de la création d’emploi, conclut Michael Marcotte.

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