La maladie de Lyme pas (encore) dans notre cour ? Vraiment ?

Par Émélie Bernier 8:00 AM - 9 octobre 2022 Initiative de journalisme local
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Michel Guillemette.

Quand Michel Guillemette a lu l’article publié la semaine dernière dans nos pages sur l’incidence de la maladie de Lyme dans Charlevoix et sur la Côte-Nord, il a « tiqué ». L’homme, qui a contracté la maladie en juin sur le terrain de sa maison à Saint-Irénée, a passé un si mauvais quart d’heure qu’il a tenu à raconter les conséquences de sa fâcheuse rencontre avec la tique maudite…

D’entrée de jeu, il invite tous ceux qui liront ceci à la prudence.  « C’est vraiment quelque chose. J’ai été malade comme un chien… », résume-t-il. Âgé de 73 ans, il estime que sa bonne santé lui a probablement épargné des conséquences plus désastreuses encore.

Tout a vraisemblablement commencé par une petite ballade dans le boisé attenant à sa maison, le bien nommé « sentier des chevreuils». « On l’a baptisé comme ça parce qu’il y avait souvent des chevreuils qui l’empruntaient. Des voisins les nourrissaient… » Plus maintenant, croit-il, son épisode ayant, espère-t-il du moins, refroidi l’hospitalité à tout crin de l’entourage.  Rappelons que le chevreuil est l’hôte de la tique responsable de la maladie de Lyme.

«Je ne sais pas quand la tique s’est faufilée jusqu’à ma peau et m’a piqué, entre le nombril et la ceinture. Quand tu te fais piquer, tu ne t’en rends pas compte.  Mais en sortant de la douche, j’ai remarqué un point noir bizarre… »

Un voisin infirmier a extrait la tique. «Ce qu’on lit, c’est que si la tique est infectée, ça fait une espère de cible rouge de 2 à 4 pouces de diamètre. Je n’avais rien de ça, mais j’ai conservé la tique quand même. Et c’est important de le faire! », a-t-il compris.

La littérature mentionne que s’il n’y a pas d’infection après le retrait de la tique, il n’y a que peu ou pas de danger de développer la maladie. Il est toutefois recommandé de vérifier les symptômes durant les jours suivants.

C’est là que les choses se sont gâtées pour Michel Guillemette.

« Deux ou trois jours après, j’avais moins d’énergie. Le quatrième, encore moins. Je me rappelle m’être dit «peut-être que je deviens vieux », rigole-t-il a posteriori. Ses amis s’inquiétaient de sa mine.

« Quatre ou cinq jours après avoir enlevé la tique, je me suis réveillé durant la nuit, mon lit complètement mouillé, avec 40 degrés de fièvre. D’emblée, je me dis, « j’ai la COVID »! J’ai fait deux tests négatifs.  Là,  ç’a dégénéré pas à peu près. J’avais de la misère à marcher…»

Il appelle alors son médecin. « En jasant, je mentionne la tique.  Il communique avec un collègue infectiologue. Devant la liste de mes symptômes, il n’a pas une seconde d’hésitation. Il est persuadé que c’est ça! Le diagnostic a pris 20 minutes. »

Les antibiotiques font effet, mais la maladie l’affligera en tout et pour tout trois mois. « J’ai eu des nausées, des maux de tête, des problèmes de coordination, de mémoire… Ce n’est pas une maladie simple! »

Aujourd’hui, il a retrouvé le niveau d’énergie antérieur à la maladie, mais sourcille quand il constate à quel point le « système » semble nonchalant face à la maladie de Lyme, surtout dans les régions qui ne sont pas considérées comme très à risque.

L’article de la semaine dernière, avec ses chiffres faméliques et son message presque rassurant, l’a convaincu de prendre la parole. «Il faut savoir que la maladie existe et la prévenir. Si tu te fais piquer par une tique,  qu’elle s’engorge et se détache, tu ne le sauras jamais…. Chaque journée qui passe avant d’avoir la médication, pire c’est! », dit-il.

Il encourage également les amis des chevreuils à éviter de les nourrir. « Plus il y a de chevreuils près des habitations, plus le risque de contracter la maladie de Lyme augmente », rappelle-t-il.

Depuis sa mésaventure, il ne sort jamais sans s’habiller, de pied en cap pour éviter de laisser la voie libre aux petites bestioles qui lui ont pourri la vie durant toute une saison.

Il tient à lever un drapeau rouge à l’intention de ses concitoyens de Charlevoix et de la Côte-Nord. « Je ne veux pas faire peur au monde, mais il faut être conscient que c’est dans nos cours, nos forêts. Je pense aux gens qui vont à la chasse, aux champignons. J’ai envie de leur dire : prenez garde. Je suis convaincu qu’il y des médecins ne savent même pas que c’est une possibilité dans nos régions… Je suis chanceux que mon médecin ait eu le bon réflexe! »

Lui-même inspecte désormais sa peau chaque soir après la douche. «Il ne faut pas arrêter de vivre pour aurant! Je n’ai pas de crainte dans mon jardin, quand je tonds ma pelouse ou je joue dans mes plates-bandes, mais si je vais dans le boisé, je mets du tape le long de ton t-shirt. Quand tu as passé par là, tu ne souhaites pas ça à mon pire ennemi… hum, peut-être à Donald Trump et Vladimir Poutine », lance-t-il à la blague.  

La maladie de Lyme pas (encore) dans notre cour ? Vraiment ?

Quand Michel Guillemette a lu l’article publié la semaine dernière dans nos pages sur l’incidence de la maladie de Lyme dans Charlevoix et sur la Côte-Nord, il a « tiqué ». L’homme, qui a contracté la maladie en juin sur le terrain de sa maison à Saint-Irénée, a passé un si mauvais quart d’heure qu’il a tenu à raconter les conséquences de sa fâcheuse rencontre avec la tique maudite…

D’entrée de jeu, il invite tous ceux qui liront ceci à la prudence.  « C’est vraiment quelque chose. J’ai été malade comme un chien… », résume-t-il. Âgé de 73 ans, il estime que sa bonne santé lui a probablement épargné des conséquences plus désastreuses encore.

Tout a vraisemblablement commencé par une petite ballade dans le boisé attenant à sa maison, le bien nommé « sentier des chevreuils». « On l’a baptisé comme ça parce qu’il y avait souvent des chevreuils qui l’empruntaient. Des voisins les nourrissaient… » Plus maintenant, croit-il, son épisode ayant, espère-t-il du moins, refroidi l’hospitalité à tout crin de l’entourage.  Rappelons que le chevreuil est l’hôte de la tique responsable de la maladie de Lyme.

«Je ne sais pas quand la tique s’est faufilée jusqu’à ma peau et m’a piqué, entre le nombril et la ceinture. Quand tu te fais piquer, tu ne t’en rends pas compte.  Mais en sortant de la douche, j’ai remarqué un point noir bizarre… »

Un voisin infirmier a extrait la tique. «Ce qu’on lit, c’est que si la tique est infectée, ça fait une espère de cible rouge de 2 à 4 pouces de diamètre. Je n’avais rien de ça, mais j’ai conservé la tique quand même. Et c’est important de le faire! », a-t-il compris.

La tique qui a piqué Michel Guillemette était bien implantée. Courtoisie.

La littérature mentionne que s’il n’y a pas d’infection après le retrait de la tique, il n’y a que peu ou pas de danger de développer la maladie. Il est toutefois recommandé de vérifier les symptômes durant les jours suivants.

C’est là que les choses se sont gâtées pour Michel Guillemette.

« Deux ou trois jours après, j’avais moins d’énergie. Le quatrième, encore moins. Je me rappelle m’être dit «peut-être que je deviens vieux », rigole-t-il a posteriori. Ses amis s’inquiétaient de sa mine.

« Quatre ou cinq jours après avoir enlevé la tique, je me suis réveillé durant la nuit, mon lit complètement mouillé, avec 40 degrés de fièvre. D’emblée, je me dis, « j’ai la COVID »! J’ai fait deux tests négatifs.  Là,  ç’a dégénéré pas à peu près. J’avais de la misère à marcher…»

Il appelle alors son médecin. « En jasant, je mentionne la tique.  Il communique avec un collègue infectiologue. Devant la liste de mes symptômes, il n’a pas une seconde d’hésitation. Il est persuadé que c’est ça! Le diagnostic a pris 20 minutes. »

Les antibiotiques font effet, mais la maladie l’affligera en tout et pour tout trois mois. « J’ai eu des nausées, des maux de tête, des problèmes de coordination, de mémoire… Ce n’est pas une maladie simple! »

Aujourd’hui, il a retrouvé le niveau d’énergie antérieur à la maladie, mais sourcille quand il constate à quel point le « système » semble nonchalant face à la maladie de Lyme, surtout dans les régions qui ne sont pas considérées comme très à risque.

L’article de la semaine dernière, avec ses chiffres faméliques et son message presque rassurant, l’a convaincu de prendre la parole. «Il faut savoir que la maladie existe et la prévenir. Si tu te fais piquer par une tique,  qu’elle s’engorge et se détache, tu ne le sauras jamais…. Chaque journée qui passe avant d’avoir la médication, pire c’est! », dit-il.

Il encourage également les amis des chevreuils à éviter de les nourrir. « Plus il y a de chevreuils près des habitations, plus le risque de contracter la maladie de Lyme augmente », rappelle-t-il.

Depuis sa mésaventure, il ne sort jamais sans s’habiller, de pied en cap pour éviter de laisser la voie libre aux petites bestioles qui lui ont pourri la vie durant toute une saison.

Il tient à lever un drapeau rouge à l’intention de ses concitoyens de Charlevoix et de la Côte-Nord. « Je ne veux pas faire peur au monde, mais il faut être conscient que c’est dans nos cours, nos forêts. Je pense aux gens qui vont à la chasse, aux champignons. J’ai envie de leur dire : prenez garde. Je suis convaincu qu’il y des médecins ne savent même pas que c’est une possibilité dans nos régions… Je suis chanceux que mon médecin ait eu le bon réflexe! »

Lui-même inspecte désormais sa peau chaque soir après la douche. «Il ne faut pas arrêter de vivre pour aurant! Je n’ai pas de crainte dans mon jardin, quand je tonds ma pelouse ou je joue dans mes plates-bandes, mais si je vais dans le boisé, je mets du tape le long de ton t-shirt. Quand tu as passé par là, tu ne souhaites pas ça à mon pire ennemi… hum, peut-être à Donald Trump et Vladimir Poutine », lance-t-il à la blague.  

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