Le nombre d’agents de la faune est en chute libre

Par Daniel Naud 7:00 AM - 29 septembre 2022
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Même si elle n'est plus un moyen de subsistance, la chasse est encore au coeur de la communauté innue.

Comme partout au Québec, la Côte-Nord connaît une baisse dramatique du nombre de ses agents de protection de la faune. La tendance ne semble pas sur le point de se renverser.

Vingt-huit agents terrain couvraient le territoire nord-côtier en 2013, alors qu’il n’en reste plus que dix-huit actuellement. Ils sont répartis dans neuf bureaux, dont deux sont littéralement inoccupés.

« Les agents en poste sur la Côte-Nord ont déjà atteint le point critique. Ils travaillent fort et s’essoufflent. Ça cause de l’épuisement professionnel et de la démotivation parce que nos agents sont souvent seuls. Ils ne travaillent pas en équipe donc le moral est bas » affirme Mike Laforge, vice-président du syndicat des agents de protection de la faune du Québec.

Le salaire et les conditions de travail sont les principales causes de la perte de l’attractivité de cetteprofession.

« C’est un travail saisonnier, où tu travailles une fin de semaine sur deux. Les jeunes qui commencent sont souvent envoyés dans des régions éloignées, loin de leurs proches. En plus, ils arrivent parfois dans de petits milieux où tout le monde se connaît. Alors ils donnent des tickets à du monde qu’ils recroisent à l’aréna. Des fois, ils trouvent ça intimidant », explique-t-il.

Depuis quelque temps, les formations sont régulièrement repoussées, alors les candidats perdent leur intérêt pour le métier et se trouvent autre chose. Selon M. Laforge, seulement 11 agents ont été formés depuis mars 2020, et ce, à l’échelle du Québec au complet.

Il estime que certaines améliorations pourraient aider à renverser la tendance.

« Ça prend de meilleures conditions de travail. Au fédéral, les agents de la faune gagnent 20 000 $ de plus par année. Mais aussi des meilleures conditions en régions éloignées, où le coût de la vie est parfois plus cher », conclut M. Laforge, ajoutant qu’il voit souvent de nouveaux diplômés quitter leur nouvelle fonction pour de meilleurs emplois, après seulement quelques mois.