Des mères ont peur pour leurs enfants qui prennent l’autobus

Par Marie-Eve Poulin 6:00 AM - 28 septembre 2022
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Les comportements dangereux doivent être signalés pour que les agents puissent intervenir.

Chaque année, malgré la sensibilisation, des automobilistes ne respectent pas la signalisation des autobus scolaires. Les dépassements lorsque les panneaux d’arrêt sont ouverts continuent de mettre en danger la vie des enfants, et ce, très fréquemment. Une maman qui a été témoin de cette situation deux fois en deux jours est de plus en plus inquiète pour la sécurité des siens.

Lundi matin, le 19 septembre, Anabel St-Germain, maman de quatre enfants, a été témoin d’une voiture qui a dépassé un autobus scolaire qui était arrêté sur la route 138 pour procéder à l’embarquement d’un enfant du voisinage.

Ce matin-là, c’est la deuxième voiture derrière l’autobus qui a dépassé à toute vitesse, malgré les panneaux d’arrêts ouverts, et ce, en frôlant Michelle Marin (la voisine) qui attendait sur le bord de la route avec sa fille.

Le lendemain, Mme St-Germain, a elle-même vécu une situation similaire. Après avoir accompagné ses enfants à l’autobus, une voiture ignore les panneaux lumineux d’arrêt toujours ouverts et dépasse l’autobus.

Heureusement, la mère de famille s’est arrêtée en entendant le bruit de la voiture, sinon elle se serait fait happer par le véhicule.

«Il n’avait aucunement l’intention de s’arrêter! », dit-elle choquée par le comportement dangereux du conducteur.

Elle ajoute que si ça avait été un enfant, malheureusement un drame aurait pu se produire.

Mme St-Germain a fait appel à la Sûreté du Québec pour rapporter la situation. Toutefois, depuis son appel, elle n’a aperçu aucun véhicule patrouiller le secteur.

« C’est fâchant de se rendre compte qu’il ne se passe pas grand-chose par rapport à ça », dit-elle.

La mère est d’avis que des enfants, c’est «imprévisibles». Ils peuvent agir impulsivement et courir sans penser aux conséquences, même s’ils connaissent les consignes de sécurité, craint-elle.

Elle croit que les conducteurs automobiles prennent trop pour acquis le fait que les élèves embarquent d’un côté donc « ils peuvent passer » de l’autre côté de l’autobus, puisqu’il ne devrait pas y avoir d’enfants.

« Même si je fais confiance à mes enfants, même adolescents, je vais les accompagner, parce qu’on ne peut pas faire confiance aux automobilistes. Je ne me sens pas en sécurité et c’est stressant », dit-elle, inquiète.

La maman trouve incompréhensible que des gens aient ce comportement dangereux.

« C’est comme si la personne pense juste à se rendre à son travail point. Elle ne pense pas aux conséquences que ça peut avoir », suppose-t-elle découragée.

Anabel St-Germain souhaite que des actions soient posées et que les automobilistes agissent de manière sécuritaire près des autobus scolaires.

Centre de services scolaires du Fer

Richard Poirier directeur du Centre de services scolaire du Fer, n’a pas eu écho de cette situation récemment. Il suggère toutefois aux parents de signaler ces événements, pour que la Sûreté du Québec puisse être au fait de la situation.

Il ajoute que des campagnes de sensibilisations sont effectuées en début d’année scolaire, mais que c’est aux automobilistes d’adopter des comportements sécuritaires.

Sûreté du Québec

Hugues Beaulieu de la Sûreté du Québec, est aussi d’avis qu’il faut signaler ce type de comportements dangereux.

Vous pouvez aussi prendre en note le numéro de la plaque d’immatriculation du véhicule fautif et les agents pourront se rendre au domicile du conducteur et faire de la sensibilisation.

Si vous êtes en mesure d’identifier le conducteur, de le décrire et que vous souhaitez vous impliquer, vous pouvez déposer une plainte officielle.

Pour un problème récurrent, des policiers pourraient même prendre place dans l’autobus scolaire et aviser des agents postés plus loin.

Des situations rapportées presque tous les jours

Jean-Marie Potvin, des autobus du fer, est au fait de l’imprudence de plusieurs automobilistes. Il rapporte que depuis des années, malgré les campagnes de sensibilisation, la présence des policiers sur le terrain et les sorties dans les médias, des situations dangereuses sont rapportées presque tous les jours.

Des voitures qui suivent de trop près, des dépassements sur la ligne double, ou dépassements lorsque les panneaux d’arrêts sont ouverts : les situations sont nombreuses.

« Même si on mettait un policier par autobus, ça ne règlerait pas le problème. Le problème est un non-respect du fait qu’il y a un autobus scolaire sur la route », dit-il.

M. Potvin croit que les conducteurs doivent changer leur manière de penser, dès qu’ils voient un autobus scolaire.

« Les gens devraient avoir le réflexe en voyant un autobus matin, midi, soir, qu’il se passe quelque chose. Qu’ils se disent que l’autobus pourrait arrêter à tout moment et que des enfants sont présents », dit-il.

Il explique qu’en raison des comportements négligents des automobilistes, les chauffeurs doivent prendre le temps de bien regarder avant d’ouvrir les portes. Ils doivent « prédire le possible comportement » des véhicules près de l’autobus, pour évaluer le danger, avant de permettre aux enfants de descendre.

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