Évaluation présaison : deux docteurs s’unissent pour traiter les commotions cérébrales chez les sportifs

Par Marie-Eve Poulin 9:04 AM - 14 septembre 2022
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Dr Marco Coulombe et Dre Marie-Claude Roberge unissent leurs forces et leurs expertises pour le traitement des commotions cérébrales chez les sportifs. Photos courtoisie

Deux entreprises travailleront de concert pour évaluer et traiter les commotions cérébrales chez les jeunes sportifs de la région.

Dre Marie-Claude Roberge, psychologue et neuropsychologue propriétaire de Traumas Côte-Nord, et Dr Marco Coulombe, chiropraticien propriétaire du Centre de santé Chiropratique des Îles, ont unis leurs champs d’expertise pour offrir un service digne des équipes professionnelles.

Par leur expérience, M. Coulombe, qui travaille dans le domaine des commotions depuis longtemps, et Dre Roberge, qui travaillait au Centre de réadaptation et ayant une spécialité dans les commotions, se sont rendus compte que leurs deux spécialités sont complémentaires.

« Ce qu’on veut faire, c’est d’aider les jeunes à reprendre le plus rapidement possible leur vie et d’avoir le moins de séquelles permanentes », explique Marie-Claude Roberge.

Dre Roberge fait aussi l’accompagnement du retour progressif à l’école et des recommandations au milieu scolaire du jeune, ce qui vient combler toutes les cibles de la gestion des symptômes post-commotionnels.

Les deux spécialistes se sont équipés de matériel à la fine pointe de la technologie pour évaluer l’état des athlètes et ont fait des formations supplémentaires pour offrir le meilleur service aux sportifs.

Ils suggèrent l’évaluation du jeune avant la saison et le début des compétitions, afin d’établir les biomarqueurs qui serviront de références de donnée zéro.

« En ayant nos mesures, s’il y a une commotion au courant de la saison, on a une valeur de référence pour s’assurer que l’athlète a retrouvé toutes ses habilités avant le retour au jeu », explique Marco Coulombe.

« Imaginez qu’on “prend une photo” avant et après. Donc on “prend une photo” avant chez le jeune d’un point de vue physique, moi d’un point de vue cognitif. Parce que quand on n’a pas de photos d’avant, on ne sait pas si ce qu’on voit est dû à la commotion ou si c’était là avant. Cela fait que nous serons plus en mesure d’agir rapidement et de traiter les bonnes sphères qui sont atteintes, plutôt que “d’essayer de deviner” », précise Dre Roberge.

Comme les jeunes peuvent avoir d’autres diagnostics tels que le TDAH, l’autisme, l’anxiété, des troubles d’apprentissages et que la commotion peut amplifier ce qu’ils vivent, il est important d’avoir un portrait d’avant.

De plus, l’évaluation présaison permet aussi d’éviter qu’un jeune veuille retourner au jeu sans être prêt. L’évaluation indiquera clairement aux spécialistes traitants si la condition du jeune est de retour ou non aux données initialement recueillies avant la commotion.

M. Coulombe explique qu’en étant dans ce programme, le jeune aura accès plus rapidement aux soins pour traiter sa commotion. Plus la prise en charge est rapide, moins il y a de chance que la commotion se complique ou devienne chronique.

« Il est important d’aller chercher le diagnostic médical, parce que nous, on ne peut pas l’émettre », précise Dre Roberge.

Fait intéressant que les deux spécialistes ont recueilli lors de leurs rencontres avec les associations sportives, il semblerait que la pandémie a eu un impact sur les prédispositions aux blessures de ce genre.

« Cela pourrait être explicable au niveau neurophysiologique par le fait que les jeunes étant moins stimulés de nos jours, leur système nerveux devient moins robuste. Leur capacité d’absorber des chocs est diminuée », explique Marco Coulombe.

« Une statistique intéressante : depuis environ dix ans je prends des mesures physiques, entre autres l’équilibre des jeunes joueurs de football, et il y a dix ans sur une équipe de 65 joueurs, je pouvais avoir environ quatre ou cinq jeunes qui avaient un score en bas de la normale. C’est maintenant plus de la moitié des joueurs d’une équipe de football qui ont un pourcentage d’équilibre sous la norme de ce qu’il devrait être pour leur âge », ajoute-t-il.

Le service sera offert pour les jeunes de 12 ans et plus.

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