L’Union des producteurs agricoles présente ses attentes aux partis en lice aux prochaines élections

Par Renaud Cyr 3:22 PM - 9 septembre 2022
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L’Union des producteurs agricole de la Capitale-Nationale-Côte-Nord somme le prochain gouvernement de bonifier ses investissements dans le secteur bioalimentaire. Photo : Courtoisie

L’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Capitale-Nationale-Côte-Nord a fait connaître, le 6 septembre, ses attentes sur la politique bioalimentaire aux partis engagés dans la course électorale. Le syndicat demande au prochain gouvernement de favoriser la résilience des entreprises agricoles du Québec en assurant un financement récurrent et ponctuel à la hauteur des besoins des agriculteurs.

Pour l’UPA, le sous-investissement du gouvernement lors des 10 dernières années frappe de plein fouet les producteurs agricoles de toute la province, tout cela sous trame de fond d’une inflation galopante et d’une hausse des coûts qui font grimper les coûts de production.

Lors de la présentation du budget du ministre des Finances Éric Girard en mars dernier, 627 M$ allaient être injectés sur 5 ans pour soutenir le secteur bioalimentaire. La politique bioalimentaire 2018-2023 ciblait des investissements de 15 G$ sur 5 ans, et en 2021 les investissements cumulatifs atteignent 12 G$.

« Dans un contexte d’endettement croissant et de rentabilité amoindrie, on demande aux entreprises agricoles de contribuer davantage à l’autonomie alimentaire, d’être toujours plus compétitives, de répondre aux attentes sociétales, de s’adapter aux changements climatiques et de saisir toutes les occasions sur les marchés. Le soutien pour atteindre tous ces objectifs n’est tout simplement pas au rendez-vous », déclare le président général de l’UPA, Martin Caron par voie de communiqué.

Depuis l’automne 2021, le prix moyen de l’alimentation animale, des engrais et du carburant a grimpé d’environ 50 %. Ces hausses représentent près de 1,5 G$ en dépenses additionnelles sur une base annuelle. Du côté des taux d’intérêt, la situation pourrait se détériorer rapidement, car chaque augmentation de 1 % diminue le revenu agricole net d’environ 19 %, équivalent à 250 M$.

Les agriculteurs doivent aussi pouvoir compter sur des programmes de gestion des risques d’entreprise (GRE) qui leur permettent de faire face aux difficultés inhérentes à leur métier et de traverser les crises. Ce qui n’est pas le cas présentement.

Les programmes actuels ne permettent plus de gérer efficacement les risques climatiques (aléas météorologiques imprévisibles), phytosanitaires (maladies des cultures ou animales), économiques (inflation) et commerciaux (instabilité des marchés) qui mettent en péril la rentabilité des entreprises agricoles.

C’est pourquoi l’Union demande au prochain gouvernement d’augmenter de 50 % les budgets dévolus au secteur agroalimentaire de la province, de mettre sur pied un programme d’encouragement à l’automatisation et aux nouvelles technologies, et de verser rapidement une aide spécifique aux entreprises agricoles pour pallier la hausse fulgurante des coûts de production et la montée vigoureuse des taux d’intérêt.

« Les producteurs agricoles de la Fédération de la Capitale-Nationale–Côte-Nord subissent durement les dommages collatéraux occasionnés par la hausse des frais d’intérêt, du prix des intrants et du carburant. Les producteurs sont fiers de nourrir les citoyens, mais ils ont besoin d’un coup de pouce pour respirer et maintenir le cap pour les années futures, sinon il sera difficile d’y parvenir », déclare Yves Laurencelle, président de la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale-Côte-Nord.

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