Pour se souvenir des pionniers de Rivière-aux-Graines

Par Vincent Rioux-Berrouard 9:00 AM - 1 septembre 2022
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Le cimetière de Rivière-aux-Graines. Photo courtoisie

Situé à 100 km à l’est de Sept-Îles, le petit hameau de Rivière-aux-Graines semble avoir été oublié par le temps. Mais pour un petit groupe, il est important de préserver le souvenir de cette communauté.

Depuis de nombreuses années, Gaétan Henley œuvre à restaurer le cimetière de Rivière-aux-Graines.
Comme il l’explique, il reste très peu de traces du passé à Rivière-aux-Graines. Il était donc important de restaurer cet endroit qu’il considère comme patrimonial.

Déjà depuis la fin des années 1980, des efforts avaient été consacrés pour améliorer ce lieu. En 1987, 24 croix avaient été posées. Par contre, ils restaient encore des sépultures qui n’avaient pas de croix. Gaétan Henley a donc décidé de remédier à cette situation.

Il a construit 34 croix de bois dans son atelier à Sept-Îles pour les défunts qui n’en avaient pas. Par la suite, lui et sa femme, Lina Lemelin, ont peinturé en blanc toutes les croix à Rivière-aux-Graines et les ont installées dans le cimetière.

Des rubans roses et bleus ont également été fixés sur toutes les croix afin de personnifier les 26 personnes de sexe féminin et les 36 autres de sexe masculin qui ont leur sépulture à Rivière-aux-Graines.
Cette initiative s’ajoute à celle de l’installation d’un panneau d’interprétation à l’automne 2020, où est inscrit le nom des 62 personnes enterrées dans ce cimetière.

« La plupart des gens qui sont dans ce cimetière, ce sont des personnes qui ont vécu une vie très dure. Plusieurs sont morts de la grippe espagnole. Je pense que c’est important qu’on se souvienne de ses gens et qu’on accorde du respect à leur sépulture », explique Gaétan Henley.

Il souhaite poursuivre des initiatives pour entretenir le cimetière avec les nombreux résidents du secteur qui contribuent à l’entretien de cet endroit. Il est même persuadé qu’il pourrait y avoir d’autres tombes présentes sur le site.

Il invite les gens qui seraient intéressés à l’aider, en particulier les descendants de résidents de Rivière-aux-Graines, à le contacter sur la page Facebook.

Un lien profond

Pour M. Henley, cet attachement envers ce lieu remonte à son enfance. Il raconte que lorsqu’il était jeune, c’est au travers des histoires que son père, Phillias, lui contait qu’il a commencé à développer un sentiment d’appartenance envers ce lieu même s’il n’y avait encore jamais mis les pieds.

« Tout ce que j’ai pu faire à Rivière-aux-Graines, la motivation me vient vraiment de mon père qui m’a transmis son intérêt et sa passion envers ce lieu », indique Gaétan Henley.

De nos jours, il tente de conserver vivante l’histoire de ce village . Il a créé un site Web racontant l’histoire de cette communauté et une page Facebook (L’histoire d’un chemin) qui permet d’en apprendre plus sur ce village.

Gaétan Henley et Clément Maher près de la pierre tombale de leur arrière-grand-père, Hilaire Ringuette. Photo courtoisie

L’histoire de Rivière-aux-Graines

C’est dans la deuxième moitié du 19e siècle que quelques courageux commencent à s’installer sur ce qui deviendra le site de Rivière-aux-Graines. La croissance se poursuivra et le petit village sera officiellement fondé en 1895. Il comprend alors une dizaine de famille. C’est d’ailleurs durant cette année que fût célébrée la première messe dans une église dans cette communauté.

Par contre, au tournant des années 1950, plusieurs familles et résidents quittent le village pour obtenir un meilleur emploi ailleurs sur la Côte-Nord. Avec le prolongement de la route 138 jusqu’en Minganie dans les années 1970, plusieurs personnes reviendront s’établir dans ce coin de pays.

De nos jours, Rivière-aux-Graines fait partie du village de Rivière-au-Tonnerre. La plupart des résidents ont des chalets.

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