Billet ǀ Mon popcorn est prêt

Par Emy-Jane Déry 9:02 AM - 31 août 2022
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Photo Pixabay

Les mines sont basses. L’ambiance n’est pas festive en ce soir du 1er octobre 2018, dans la salle du haut du Centre des congrès, pourtant prisée pour les mariages de Sept-Îles.

Il est passé minuit. Lorraine Richard, son équipe et ses supporters retiennent leur souffle.

Pour la première fois depuis belle lurette, depuis 1976 pour être plus exacte, il se pourrait que le PQ cède sa place dans Duplessis.

Finalement, comme vous le savez, ça ne s’est pas produit. Vers minuit et demi, Lorraine Richard a été élue pour une sixième fois avec seulement 127 voix la séparant de son adversaire caquiste, Line Cloutier.

Pas le genre de victoire que l’on peut célébrer avec grand bruit, disons.

Je me souviens avoir pensé, ce soir-là, que c’était sûrement la dernière campagne de Mme Richard. Pas trop devin vous me direz…six élections, des petits-enfants à s’occuper, un parti qui bat de l’aile.

C’est vrai. Mais ça sentait la fatigue. La guerre avait été raide. Et Lorraine Richard l’avait mené de front.

Disons que c’est un gros défi qui attend Marilou Vanier.

Duplessis est le dernier château fort du Parti québécois. Personne, ni même jadis la montée de l’ADQ, n’a encore réussi à faire perdre la foi au comté le plus bleu du Québec.

Kateri C. Jourdain entre dans le ring pour CAQ. Je n’ai jamais eu aussi hâte aux débats. Cette femme droite, forte, déterminée risque d’apporter une dynamique intéressante, ce qu’on n’a pas vu depuis trop longtemps dans les débats du comté.

Les autres sont mieux d’être préparés. Je la connais seulement de réputation. Mais pour l’avoir croisée plusieurs fois dans le cadre du travail, je ne voudrais surtout pas croiser le fer avec elle sans être outillée. Ça me ferait peur. C’est peut-être le défaut que je lui vois pour l’instant. Tellement forte qu’un peu intimidante. Mais une petite dose de « souriez la vie est un fromage » et l’affaire est Ketchup.

Québec solidaire nous propose une candidate de la communauté d’Ekuanitshit, Uapukun Mestokosho. Il serait intéressant que le parti se batte en pensant vraiment qu’il a une chance et non pas seulement pour faire acte de présence et ajouter son grain de sel dans le débat.

QS est trop timide dans Duplessis. Je comprends que c’était intimidant le château fort, mais il faudrait que les électeurs sentent qu’ils ont une vraie offre sur la table. Pas juste quelqu’un d’humain qui propose un discours différent qu’on croirait irréalisable dans notre coin. On n’a pas de métro. Pas d’autobus assez autobus pour l’appeler juste autobus, c’est-à-dire, on a un taxi-bus. On n’a pas de BIXI, mais on a beaucoup de ski-doo pis on va les garder. Maintenant que c’est dit, je vous écoute ?

D’ailleurs, notre Jacques Gélineau national se relance dans le politique. Il ne sera pas pour Québec solidaire cette fois (2012 et 2014), mais pour Climat Québec. On pourrait voir sa candidature comme étant peu sérieuse, puisqu’il a été de plusieurs partis au fil des années. Je l’aborde plutôt différemment. On est chanceux d’avoir dans notre région un citoyen impliqué qui force les autres candidats à se poser des questions pertinentes et profondes sur l’environnement.

Ensuite. Éric Duhaime nous envoie Roberto Stéa, alias le monsieur fâché du lac Daigle. Il me l’a dit lui-même : il est bouillant, comme le commandent ses racines italiennes. Je me répète peut-être, mais mon popcorn est prêt pour les débats.

Les libéraux. Bien c’est ça. On les cherche encore. Reste jusqu’au 17 septembre, mais ça commence mal. Je ne sais pas si Marilou Vanier leur avait aussi envoyé un courriel…:)

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