Chronique | L’amitié à l’école

Par Sylvie Roussy 3:00 PM - 30 août 2022
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Photo IStock

La cloche a sonné. C’est le retour en classe dans un contexte à peu près normal. Pour la plupart des élèves, c’est une joie de se retrouver après deux mois. Pour certains, cependant, il s’agit d’un défi de taille, voire un désagrément à envisager. Nous avons tous entendu des parents et des élèves inquiets, voire anxieux, d’effectuer la transition primaire secondaire ou d’arriver dans une nouvelle école.

La cour et la classe

Les enseignantes et enseignants sont de fins observateurs. Au primaire, ce sont des surveillants de cour d’école aguerris qui notent au passage les situations amusantes, dynamisantes, intéressantes… et celles où certains élèves semblent inconfortables. Ces informations sont toutes importantes.

Incontournables pour la gestion de la cour d’école globalement, mais également pour lever des drapeaux rouges au besoin pour ces élèves isolés. Je pense entre autres à cette situation où les surveillants de la cour assistaient à des situations de commérages et de rejets dans un groupe de filles.

Les surveillants et les éducatrices avaient élaboré un plan de match où les deux compétitrices principales devaient partager une tâche intéressante d’animation des élèves de la maternelle. Il s’agissait d’une tâche très convoitée, mais qui requérait une formation de base. Ce projet a permis de leur enseigner la résolution de conflits entre les touts-petits dont elles avaient la charge partielle. On comprend bien qu’elles ont compris devoir elles aussi apprendre à communiquer.

Dans leur classe, les enseignantes gèrent les travaux d’équipe aussi pour aider la socialisation des élèves plus timides ou isolés. Faire des travaux d’équipe, ce n’est jamais laissé au hasard. Les objectifs sont moins innocents qu’on le penserait. Les enseignantes ont plus d’un tour dans leur sac. Elles font souvent elles-mêmes les équipes de travail collaboratif afin de jumeler de gentils collaborateurs avec de grands timides. Ça fonctionne toujours assez bien.

Les activités parascolaires

Plusieurs écoles offrent des activités parascolaires artistiques, culturelles et sportives pour rendre l’école encore plus stimulante, intéressante et socialisante. Ce peut être un défi d’entrer un groupe qui se connaît depuis longtemps dans ce type d’activité en tant que nouvel élément. Les responsables de ces activités connaissent bien ce défi. Ils ont, eux aussi, bien des idées et des stratégies pour conserver le plus possible l’harmonie et le bien-être dans leur activité.

Un exemple vraiment très intéressant concerne le conseil d’élèves. J’ai un souvenir très net d’une élève très réservée qui avait été élue par sa classe. En fait, elle était la seule qui avait présenté sa candidature. Elle représentait donc son niveau scolaire auprès du conseil. Dès le départ, le format assez formel du conseil d’élève a été sa bouée de sauvetage. Tous les élèves devaient rapporter des défis de classe ou d’école afin d’améliorer un ou des aspects de la vie scolaire. Nous avions préparé un questionnaire tous ensemble et avions pratiqué la prise de parole devant les groupes.

Leur tâche était de recueillir les données, de les mettre sur papier et de ramener le tout devant le conseil d’élèves lors de la rencontre suivante.

Certains avaient choisi de sonder les élèves des niveaux inférieurs et d’autres leur propre classe. Certains avaient décidé de sonder les classes à deux ou à trois.

Cette dernière stratégie a réellement permis de compter un doublé: Notre jeune fille qui comptait peu d’amis avait maintenant un groupe à elle avec qui elle partageait les récréations et les dîners; En plus, elle s’est découvert un confort pour parler devant des élèves. C’est une des réussites les plus intéressantes de ce genre de parascolaire.

Le bénévolat des parents

Enfin, l’implication des parents peut avoir un effet indirect sur la socialisation de leur enfant à l’école. Ils sont la quatrième roue de l’intégration des élèves dans les activités diverses. Leur présence à l’école est un cadeau pour lequel on ne peut qu’être reconnaissant. Je pense entre autres à des parents – dans ce cas-ci des pères – qui avaient organisé un comité de réflexion sur la réussite des garçons à l’école en partenariat avec un enseignant. Le projet est devenu gigantesque et a eu un impact non négligeable sur leurs propres enfants à l’école.

Finalement, – ou au début de tout – l’enfant. Un enfant, c’est un adulte qui cherche, observe, découvre, se développe une personnalité dans des environnements variés. Il peut préférer les grands groupes, les équipes, ou encore, être à l’aise dans des petits groupes, voire des duos ou des trios.

L’école est un endroit privilégié pour se faire la main avec les autres.

Si j’avais des inquiétudes pour mon enfant, je n’hésiterais pas un instant à en glisser un mot à son enseignante.

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