Corruption, extorsion et abus de confiance à Uashat mak Mani-utenam et Matimekush- Lac John

Par Alexandre Caputo 11:02 PM - 29 août 2022 Initiative de journalisme local
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ITUM

Les bureaux d'ITUM à Uashat.

Dans la foulée de contestations électorales touchant les communautés autochtones dans les derniers mois, le Comité des Droits des Premiers Peuples a officiellement déposé une plainte à la Sûreté du Québec le 23 août dernier au Quartier Général de Baie-Comeau.

Les conseils de bande d’ITUM et de Matimekush-Lac John sont suspectés d’avoir obtenus la majorité des votes électoraux par la corruption, la fraude, l’extorsion et l’abus de confiance. Les faits qui sont allégués se seraient produits entre 2019 et 2022 et impliqueraient un montant de près de 1,8M$ en pots-de-vin et faveurs de toutes sortes. 

« Nous déposons en preuve une liste provenant directement du système comptable d’ITUM, qui démontre qu’il y eut à l’insu des membres, environ 325 paiements de facturation d’enregistrés, et ce, pour un montant approximatif de 1 780 000$. », peut-on lire dans la plainte officielle formulée à la Sûreté du Québec, par le Comité des Droits des Premiers Peuples.

Cette somme serait le fruit d’un contrat signé avec la minière IOC Rio-Tinto en 2020, dans lequel l’équipe du chef Mike McKenzie aurait « cacher le sens juridique des nombreuses clauses [de cette entente] à l’endroit des membres », ce qui aurait eu pour effet de donner « de manière exclusive et sans délai d’extinction à cette entente, tous les droits décisionnels futurs d’exploitation des ressources naturelles étant sur le territoire appartenant aux communautés de Uashat mak Mani-utenam et de Matimekush Lac John. »

Rappelons que ITUM a fait parvenir une mise en demeure à la minière Murchison Minerals, le 16 août dernier, les sommant de mettre fin à leurs travaux d’exploration sur ce même territoire dans le but de protéger les terres ancestrales et les activités traditionnelles s’y rattachant. 

La méthode utilisée lors des élections du 18 juin dernier, à Uashat mak Mani-utenam, est également contestée. On accuse ITUM et Me Cynthia Labrie, présidente des élections, d’avoir permis au chef sortant d’identifier pour qui les membres ont voté en apposant leur numéro apparaissant sur la liste électorale, à leur bulletin de vote. Cette façon de faire aurait permis la création d’une « liste noire électorale », ce qui abaisse le sentiment de sécurité des membres de la communauté. 

Un point de presse sera donné par le Comité National des Droits des Premiers Peuples, le 1er septembre, à Sept-Îles.