« Pourquoi les tablettes des épiceries sont-elles aussi vides ? »

Par Marie-Eve Poulin 12:00 PM - 21 juillet 2022
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Plusieurs tablettes en épicerie sont vides et la situation n’est pas près de s’améliorer.

Cette question est bien populaire depuis quelques semaines. Michel Rochette, président pour le Québec du commerce de détail, apporte quelques explications sur la situation actuelle au Québec.

Il est facile de constater le manque de produits dans les épiceries de la région. La situation dure depuis un moment déjà et l’inquiétude commence tranquillement à se sentir auprès des consommateurs.

Plusieurs directeurs de succursales affirment que le problème est causé par un manque de personnel et un problème au niveau de l’approvisionnement.

Michel Rochette explique que le problème de main-d’œuvre est présent partout actuellement, mais la situation est pire au Québec.

Le problème de bassin de main-d’œuvre est plus important depuis 2014 et M. Rochette explique qu’il faut faire beaucoup d’effort pour voir à faire augmenter le volume d’employés du bassin de main-d’œuvre sinon c’est le genre de problème que nous verrons de plus en plus.

« Dans ce cas-ci, chacun des maillons des chaînes d’approvisionnement sont touchés, notamment par la dynamique de transport », dit-il.

« Au Québec on sait qu’en date de juin 2022, il manque 5500 camionneurs, c’est immense ! Donc, imaginez que ça affecte toutes les chaînes d’approvisionnement », ajoute-t-il.

Il explique que le manque de camionneurs met une pression énorme sur les produits.

« Évidemment il n’y a pas de rupture de stock, au sens où il n’y a pas d’enjeux que dans tel domaine il manque tel produit. On n’en est pas là », précise-t-il.

Par contre, cela affecte la diversité et apporte son lot de difficulté pour les gestionnaires des commerces. Ceux-ci doivent trouver des solutions alternatives et modifier leur approvisionnement.

Des désaccords commerciaux peuvent aussi avoir lieu entre un détaillant et le producteur pour des questions de coût de produit. Par exemple, un détaillant pourrait refuser d’acheter un produit parce que le prix est trop élevé et ne pourra pas le vendre, donc ils doivent faire des choix de produits.

D’un autre côté, les coûts de transport ont beaucoup augmenté vu l’augmentation immense du prix du carburant.

« Malheureusement, ce qui est connu et su de la pénurie de main-d’œuvre au Québec, c’est qu’on en aurait encore pour au moins dix ans avant que la courbe se redresse », dit-il avec découragement.

« Le défi par contre pendant ces dix ans, il faut qu’on essaie de travailler sur l’augmentation du bassin de main-d’œuvre », dit-il.