Garderies : projets pilotes et meilleures conditions de travail

Par Marie-Eve Poulin 12:00 PM - 30 juin 2022
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Pour faciliter le recrutement, des projets pilotes ont vu le jour au cours de la dernière année et des places sont et seront ouvertes. Les avis sont toutefois partagés concernant l’état des listes d’attente.

Le CPE Sous le bon toit a déposé un projet pour ouvrir une installation de 79 places, la même chose du côté de Nid d’Hirondelles, dont les gestionnaires ont aussi demandé un agrandissement de 21 places. Toutes les demandes ont été acceptées et sont en train de se faire fabriquer dans le projet de CPE préfabriqués.

« Le but est qu’en 2023 toutes ces installations soient offertes aux familles nord-côtières. La construction de ces trois projets devrait apporter un équilibre du côté de Sept-Rivières d’ici 2023 », dit Odette Lavigne, du Regroupement des CPE de la Côte-Nord.

Du côté de Port-Cartier, c’est un projet de 60 places qui a été accordé en décembre 2021.

Au niveau de la formation, en mai 2022, il a été possible de recruter sept nouvelles requérantes, ce qui apporte environ 42 places en milieu familial.

Une deuxième cohorte devrait se donner à l’automne. Mme Lavigne explique que cette fois, il y aura beaucoup plus de promotion à l’avance pour attirer des candidats, mais que déjà, quelques personnes se sont inscrites.

Il y a aussi PEPE, qui est un programme de formation travail-étude et d’autres projets pilotes.

Il y aurait présentement sept candidates qui sont en cours de reconnaissance. De nouvelles candidatures, de nouveaux milieux sont en processus de reconnaissance. Jean-Philippe Morin a bon espoir que des milieux devraient ouvrir d’ici la rentrée. Bien qu’il soit positif, impossible de confirmer le tout pour l’instant. Plusieurs milieux avaient fermé au début de la COVID, mais présentement, il y a moins de fermetures.

« Et ça, c’est ultra positif parce que c’est un besoin », dit le directeur général au CPE Sous le bon toit.

« 2022 est quand même l’année la plus positive depuis presque trois ans, en ce qui concerne la garde en milieu familial », ajoute-t-il.

Malgré les projets pilotes, le manque de places en service de garde éducatif n’est pas sur le point d’être réglé rapidement.

Ce sont plus de 500 enfants de la Côte-Nord qui sont sur la liste d’attente dans le réseau public.

« On est encore très très loin que chaque enfant ait sa place en garderie à Sept-Îles en CPE ou en milieu familial », conclut M. Morin.

Un métier de plus en plus motivant

Le métier d’éducatrice est de plus en plus attirant, en raison de l’évolution du domaine et des conditions de travail qui se sont améliorées.

La nouvelle entente signée récemment pourrait attirer des éducatrices grâce à l’augmentation des salaires et à de meilleures conditions de travail.

Un environnement de travail de plus en plus souple qui s’ouvre aux nouvelles pédagogies pourrait intéresser des éducatrices qui préfèrent des approches plus naturelles.

Le cadre plus souple de ces méthodes permet à l’éducatrice d’être plus maître de son temps et d’aller à un rythme plus lent, ce qui apporte moins de stress.

Un des gros avantages de la pédagogie par la nature est la diminution du stress et de la fatigue des éducatrices.
En étant à l’extérieur, le bruit est beaucoup moins important, ce qui est moins épuisant lors d’une journée complète de travail. Les éducatrices sont dans une ambiance plus calme et dans un moment de partage avec les enfants.

De plus, les enfants qui jouent à l’extérieur demandent beaucoup moins d’attention constante, en raison d’une diminution des conflits entre eux et des nombreuses découvertes du monde qui les entoure qui les rendent plus autonomes dans leurs activités.

« On a la prétention de croire que ça va faire un pouvoir d’attraction sur la main d’œuvre », dit Jean-Philippe Morin, directeur général au CPE Sous le bon toit de Sept-Îles.

« Il y a beaucoup de gens à qui on parle et qui nous disent qu’ils embarqueraient dans le projet le yeux fermés », dit-il avec enthousiasme.

Même si la nouvelle installation n’est pas construite, des éducatrices ont déjà mis en place la pédagogie dans leur groupe.

« Des éducatrices me disent: je suis tellement moins fatiguée, je suis moins dans l’intensité, beaucoup moins d’interventions », dit-il.

« La littérature scientifique est très claire sur l’impact que cela a sur les éducatrices, face à leur stress, leur gestion » dit Jean-Philippe Morin.

Il ajoute que si les éducatrices vont bien, les enfants vont bien et que c’est leur mode de pensée avec ce nouveau projet.

La pédagogie est déjà en place au CPE Les p’tits bécots à Baie-Comeau et les impacts sont visibles sur les employés.

« Nous avons des données perçues, comme quoi les employés sont plus motivés au travail », dit Odette Lavigne (RCPECN).

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