Des cérémonies des nouveaux-nés et des premiers pas pour connecter l’enfant à la nature

Par Sylvain Turcotte 6:00 AM - 29 juin 2022
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Maïtée Michel Fontaine et son conjoint Frédéric St-Onge ont pu présenter leur fille Nikun aux autres parents de la communauté de Uashat mak Mani-utenam, lors de la cérémonie des nouveaux-nés du 21 juin dernier. Photos courtoisie

Le 21 juin dernier, ce n’était pas que la Journée nationale des peuples autochtones. C’était aussi les cérémonies des nouveaux-nés et des premiers pas dans la communauté de Uashat mak Mani-utenam.

Ces cérémonies, c’est pour présenter l’enfant à la nature, à la terre mère. Celle pour les nouveaux-nés a lieu depuis bon nombre d’années. Celle des premiers pas a été instaurée à Uashat mak Mani-utenam il y a deux ans.

« C’est pour aider l’enfant à suivre le bon chemin dans la vie, lui souhaiter quelque chose. C’est aussi dire bienvenue à l’enfant », a fait savoir Gaétane Fontaine, intervenante Santé maternelle infantile au Centre de santé Uauitshitun.

Les cérémonies étaient précédées du teueikan par Paul-Arthur Mckenzie. Chaque famille a aussi reçu en cadeau un petit arbre qui grandira en même temps que le bébé. Des mots, significatifs aux valeurs des autochtones que les parents voudront transmettre, se trouvaient sur l’arbre imagé sur le site tout près de l’école Johnny Pilot à Uashat.

Une question d’identité

Pour Maïtée Michel Fontaine et son conjoint Frédéric St-Onge, c’était l’occasion de présenter leur fille Nikun, qui a eu six mois le 26 juin.

Aux yeux de la nouvelle maman, la cérémonie des nouveaux-nés est un rappel aux parents pour la transmission des valeurs, de la culture innue, « des transmissions depuis des millénaires. Aujourd’hui, ça se perd, il faut garder ça vivant. »

Pour s’imprégner davantage de la culture, Maïtée et son conjoint portaient l’habit traditionnel, tout comme leur petite Nikun.

Maïtée a également écrit un message sur son profil Facebook démontrant toute l’importance d’être ce qu’elle est.

« Tant que je serai là, je lui montrerai la fierté d’être Innue et de ne jamais en avoir honte. Tellement bien entouré nitanish (ma fille), je n’en doute pas, elle ne manquera de rien pour renforcer son identité en tant qu’Innue. »

Pour Marie-Pier Vachon, la cérémonie des premiers pas pour son troisième enfant, Hugo-Shaush, 1 an, c’était une façon de démontrer son appartenance à la communauté, à « s’y connecter, pour le sentiment familial. »

« Moi et mon amie (Lachouett Fontaine), on a eu notre bébé à un mois d’intervalle. On voulait qu’ils grandissent ensemble là-dedans, que ce soit un souvenir d’où ils ont commencé leur vie. »

Marie-Pier, maman aussi de Justin, bientôt 3 ans, et de Charlotte, bientôt 8 ans, souligne que la cérémonie permet aussi de connecter les enfants aux origines de la culture innue. Pour elle, c’est également l’occasion de présenter l’enfant aux autres, qu’il voit avec qui il va grandir.

Marie-Pier Vachon a participé à la cérémonie des premiers pas avec son dernier enfant, Hugo-Shaush, 1 an. La maman ne se sentait pas à l’aise pour prendre part aux cérémonies pour ses deux premiers enfants, en raison de son statut professionnel à l’époque. Photo courtoisie

Mme Vachon aurait aimé pouvoir vivre la cérémonie des nouveaux-nés pour Hugo-Shaush, mais la pandémie en a décidé autrement. Pour Justin et Charlotte, elle ne se sentait pas à l’aise d’y prendre part en raison de sa situation professionnelle à l’époque, celle de policière pour la Sécurité publique de Uashat mak Mani-utenam.

« Il y a beaucoup d’activités pour les parents dans la communauté pour nous sortir de la routine. Je me suis privée avec mes deux premiers enfants, je ne me priverai plus», a conclu Marie-Pier, conjointe de Shukapesh André.

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