La saison des mains dans la terre est lancée!

Par Marie-Eve Poulin 4:00 PM - 16 juin 2022
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Maëlie Bourgoin et sa grand-maman Laraine Duval dans le jardin familial.

En 2022, la conscience écologique a grandement évolué au point où faire des gestes pour l’environnement fait maintenant partie du quotidien. Depuis la pandémie, un engouement pour le jardinage a été remarqué par les centres de jardinage et les jardins se multiplient chez les citoyens de la région. 

La popularité du jardinage augmente en flèche

Luc Turcotte, propriétaire du Végétarien observe une augmentation de l’intérêt pour le jardinage chez sa clientèle depuis la pandémie. Il constate que de plus en plus de gens se font des jardins et des serres. 

« Je dirais que l’intérêt pour le jardinage a décuplé! Ça peut paraître exagéré, mais ce n’est pas loin de ça », rapporte Luc Turcotte.

Il serait facile de croire que le climat de la région ne nous permet pas de faire pousser de nombreuses variétés d’aliments, mais ce n’est pas le cas. Des Septiliens font pousser des poires, des prunes, des cerises et autres variétés qu’on voyait moins avant dans la région.

« Le jardinage ce n’est pas facile nulle part. C’est dame nature qui a le gros bout du bâton. Le froid ne nous aide pas, mais quand on veut on peut », dit-il. 

« On peut pas mal tout faire pousser. Bon, peut-être pas de bananes ou des oranges, mais des gens à Sept-Îles ont des poiriers, des cerisiers », ajoute Luc Turcotte. 

La tendance était aux aménagements composés de fleurs et arbustes. Mais depuis quelque temps, les légumes prennent plus de place que les fleurs. 

Pour ceux qui voudraient mettre de la couleur dans leur aménagement, il existe de nombreuses fleurs comestibles comme les capucines et les pensées qui peuvent être aussi jolies dans votre parterre que dans votre assiette.

Le changement est tel que dans les milieux urbains, la tendance est aux jardins sur les toits ou au cœur des villes devant des immeubles. Un guide créé par le gouvernement du Québec concernant les toitures vertes explique que le but est de limiter le réchauffement climatique par les toitures vertes, faire des économies d’énergie, filtrer les eaux pluviales, etc. Tout en ayant accès à des produits frais à portée de main.

Les arbres fruitiers ont la cote

Du côté du Jardin Jolliet, le propriétaire Louis Marchand rapporte que les arbres fruitiers ont la cote auprès des Septiliens. 

« Ce que les gens veulent vraiment ce sont des cerisiers et des pommiers. Je suis surpris chaque année », dit Louis Marchand. 

Il croit que si les gens étaient mieux informés sur les variétés de produits disponibles, la demande serait plus grande. 

« Ce qui est fruitier en général comme le sureau, les kiwis arctiques, est populaire, mais je crois que les gens ne connaissent pas encore assez ces produits », explique-t-il. 

Le Jardin Jolliet offre des produits particuliers comme des semences d’arachides et des trousses pour faire pousser de nombreuses variétés de champignons. 

Ce type de jardinage est facile à faire avec les enfants. 

« Les champignons d’intérieur poussent en deux ou trois jours. Il suffit de couper un X dans le paquet, on vaporise de l’eau, c’est tout », explique M. Marchand.

M. Marchand un passionné de jardinage, fait beaucoup de lecture sur le sujet et constate une augmentation de l’intérêt des gens pour cette activité. 

« En 2022, une personne sur deux planterait quelque chose », dit-il.

« Depuis la pandémie, beaucoup de monde se sont mis au jardinage », ajoute-t-il. 

Transmettre le savoir au fil des générations

Âgée de 7 ans, Maëlie Bourgoin aime bien déguster les légumes du jardin qui se trouve derrière chez elle. Sa mère, qui souhaitait avoir des produits frais et économiser a fait le choix de cultiver ses légumes.

La grand-maman, Laraine Duval, qui aidera et conseillera sa fille qui débute dans le domaine du jardinage, a acquis elle-même beaucoup d’expérience au cours de sa jeunesse en aidant sa mère à faire d’immenses jardins. 

La dame se dit bien fière de sa fille qui a tout semé elle-même et qui applique les bonnes méthodes pour que les plants poussent bien.

Pour l’instant, les enfants ne participent pas beaucoup à l’activité, mais ils observent et s’y intéressent, surtout lorsque vient le temps d’être les goûteurs de produits.


Manger son aménagement paysager

Un Septilien a choisi de laisser tomber son aménagement paysager traditionnel en optant plutôt entièrement pour des végétaux comestibles. 

Depuis les deux dernières années, Stéphane Boudoul âgé dans la quarantaine, met de nombreux efforts afin de créer un aménagement totalement comestible. Amateur de pêche et de jardinage, il aimerait bien se rapprocher de l’auto-suffisance autant qu’il le peut. 

Amoureux de la nature et soucieux de l’environnement, il est tout à fait naturel pour lui de faire son jardin comme les gens faisaient autrefois. Il croit que ce savoir devrait se transmettre dans les écoles et dans les familles pour assurer de bonnes habitudes de vies chez les gens. 

« Tant qu’à planter quelque chose, autant en profiter pour manger bio », dit-il. 

En plus de son jardin rempli de variétés de légumes, il a planté un poirier, un cerisier, un prunier et quatre noisetiers. Il espère que lorsque les arbres seront à maturité, les jeunes qui passent à côté de chez lui pour se rendre à l’école pourront s’y servir au passage de délicieux fruits frais.

Cette année, il tentera de faire pousser des citrouilles, qui serviront aussi de décorations pour Halloween avant d’être consommées. 

« Dans quelques années j’économiserai beaucoup d’argent sur mon épicerie et je vais manger de bons aliments sans produits chimiques », explique-t-il avec fierté. 

Les pissenlits au secours de vos jardins

Au cours du mois de mai, un mouvement a pris place dans plusieurs régions du Québec pour donner un coup de pouce aux insectes pollinisateurs. Ces petites bestioles contribuent à leur façon à « nourrir notre garde-manger » en pollinisant les fruits et les légumes qui se retrouveront dans votre assiette.

Éviter la tonte des pissenlits pendant un mois permet aux pollinisateurs de se nourrir du pollen des fleurs qui représente la première nourriture disponible au printemps.

« Les bourdons sont très peu nombreux ce printemps et le pissenlit représente une bonne source de nectar et de protéines. », dit Sébastien Jean apiculteur à la ferme Ragnarüches.

« Sans nos pollinisateurs indigènes, on n’aura pas ou très peu de petits fruits sauvages comme les bleuets, airelles, etc. », précise-t-il.

Ces petits fruits bien-aimés par plusieurs et qui font partie de la richesse de la région ont besoin de toute l’aide nécessaire pour être en abondance le moment venu.

« Sinon, en ce moment les cerisiers de Pennsylvanie et les cormiers sont en fleurs et peuvent prendre la relève pour remplacer les pissenlits. », dit M. Jean.

L’apiculteur invite quand même les gens à garder leurs pissenlits le plus longtemps possible, car il n’y a jamais trop de ressources florales.

Récolter sa collation à l’école

La Corporation de protection de l’Environnement de Sept-Îles (CPESI) permettra à deux écoles et quatre organismes à but non lucratif de procéder au verdissement de leur terrain grâce aux sommes remises par le biais du programme L’Envert de ta cour.

Cette année, plus de 12 500 $ seront remis à des écoles et organismes qui ont présenté des projets qui se sont démarqués par leur originalité, le respect de l’environnement, la pérennité et la participation du milieu.

Parmi ceux-ci, un projet déposé par madame Irène Audit éducatrice à l’École Maisonneuve a été accepté par le comité de sélection.

Avec ses élèves, Mme Audit a creusé des trous et planté des arbres fruitiers (cerisier, pommier, des fraises, bleuets, mûres, groseilles, etc.) dans la cour de l’école. Elle a espoir que ces arbres pourront fournir des collations saines aux élèves.

Les jeunes ont participé selon leur intérêt soit pour la plantation ou la fabrication de pancartes à l’aquarelle qui serviront à identifier les variétés.

« Plusieurs habitent près de l’école donc ils peuvent venir faire l’entretien cet été, enlever les mauvaises herbes, arroser, ça les responsabilise », dit-elle.

Ce projet a aussi permis à l’éducatrice de partager son savoir aux élèves. Des fiches explicatives seront distribuées aux élèves dès la rentrée afin de leur faire découvrir les variétés de fruits présents sur le terrain de l’école.

« Ça leur donne le goût de le faire à la maison et ils sont tous bien fiers de ce qu’ils ont fait », ajoute l’éducatrice.

Mme Audit est bien contente d’avoir été sélectionnée pour mettre en place ce projet avec ses élèves. Elle a y mis beaucoup de temps pour faire les soumissions et trouver les variétés à planter.

« Pour moi ce projet est une façon de laisser ma trace à mon école de quartier  car je considère mon groupe comme ma grande famille aussi ».

À ce jour, le programme de la CPESI en collaboration avec l’Aluminerie Alouette a octroyé près de 66 000 $ pour la réalisation de 31 projets de verdissement sur le territoire de la ville de Sept-Îles.

Projets retenus :

• École Bois-Joli : 1 748 $ pour la plantation d’arbres fruitiers et de fines herbes vivaces dans la cour d’école

• École Maisonneuve : 2 126 $ pour la plantation d’arbres fruitiers pour distribuer les fruits en collation

 • Jardin du Ruisseau Bois-Joli : 2 000 $ pour l’acquisition d’arbres de collection uniques en climat nordique 

• Habitation communautaire de l’âtre de Sept-Îles : 2 102 $ pour l’aménagement paysager devant la façade de la résidence

• Société d’horticulture de Sept-Îles : 2 407 $ pour la plantation de fleurs dans le jardin de l’Élyme des Sables

• Centre de Dépannage du parc Ferland : 2 453 $ pour la deuxième phase d’aménagement de leur terrain

Les bienfaits du jardinage

  • Vous savez ce qui se trouve dans votre assiette et votre santé vous en remerciera
  • Ces aliments ne viennent pas par camion, donc vous limitez la pollution et votre empreinte écologique
  • Ces aliments n’ont pas d’emballages de plastique ou de polystyrène
  • Vous réduisez le gaspillage alimentaire en cueillant seulement ce dont vous avez besoin, vous pouvez congeler ou cuisiner les surplus en fin de saison et partager avec famille et amis
  • Avoir un jardin peut favoriser les relations sociales. Des gens du voisinage ou de votre entourage peuvent se montrer intéressés par votre aménagement ce qui apporte de belles discussions et échanges de produits. Vos enfants seront probablement très heureux de participer au jardinage
  • Jardiner vous permet de prendre du temps pour vous, profiter du grand air. Parfois exigeant physiquement ou l’inverse être totalement relaxant, cette activité est thérapeutique. Un sentiment d’accomplissement est bon pour votre moral. 
  • Les végétaux permettent de diminuer les particules de poussière présentent dans l’air
  • Vous favorisez l’embellissement du paysage

*source : 

1. Étude réalisée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec 

2. https://www.mamh.gouv.qc.ca 

3. https://www.protegez-vous.ca

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