Le manque de connaissances fait mal aux locataires, déplore le FRAPRU

Par Marie-Eve Poulin 11:30 AM - 9 juin 2022
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Le FRAPRU s'inquiète pour les locataires qui ne semblent pas connaître leurs droits. Photo Pixabay

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a eu vent de la situation concernant la transaction immobilière effectuée par Devcore à Sept-Îles. Le regroupement met en lumière de précieux conseils pour les locataires qui pourraient en être affectés.

FRAPRU est un regroupement national pour le droit au logement, en plus d’être actif sur les enjeux d’aménagement urbain, de lutte contre la pauvreté et de promotion des droits sociaux.

La porte-parole du regroupement se dit inquiète pour les locataires qui ne semblent pas connaître leurs droits face à la transaction qui aura pour effet de rendre Devcore propriétaire de 20% des logements du territoire de Sept-Îles.

Marie-Josée Corriveau croit que les locataires devraient recevoir des informations pour devenir plus au fait droits et recours qu’ils peuvent avoir contre les locateurs dans le cas de transfert de propriété.

Malheureusement, des propriétaires profitent de ce manque de connaissances sur le sujet aux dépens des locataires, estime-t-elle.

« Souvent les gens ont la conviction que, parce qu’il y a eu un transfert de propriété, les anciens baux ne sont plus valables, ce qui est absolument faux », explique Mme Corriveau.

D’autre part, la porte-parole du FRAPRU lance qu’il faut contrer les hausses abusives de loyers, qui accompagnent souvent ce genre d’opération.

« C’est-à-dire que des promoteurs achètent des immeubles, souvent des immeubles qui sont habités depuis très longtemps par les mêmes locataires, où les loyers sont relativement bas et profitent de l’opération pour chasser les anciens locataires, faire des travaux de rénovation et louer beaucoup plus cher, à des prix qui n’ont pas rapport avec ce qu’ils ont investi dans les immeubles », explique Mme Corriveau.

Un registre des loyers est nécessaire et serait bénéfique pour tous, croit-elle.

« Pour que les nouveaux locataires puissent s’équiper devant les nouvelles augmentations abusives qui sont demandées, ça prendrait un registre des loyers.»

Elle mentionne que présentement, des propriétaires abusent en chassant des locataires au moment de travaux majeurs.

« Or, il n’est pas dit que dans tous les cas, les locataires devraient quitter. Dans tous les cas par contre, les locataires devraient pouvoir revenir, et là, encore, il faudrait que les gens soient informés de ce droit-là, mais également que les propriétaires soient obligés de demander avant de procéder à des évictions pour travaux majeurs et de justifier une telle demande d’éviction », dit-elle.

Comme dans la région, la pénurie de logements vécue dans plusieurs villes, à l’heure actuelle, met de la pression sur les locataires, illustre la porte-parole.

Elle croit que la solution serait de construire d’autres logements. Cependant, les immeubles qui sont construits en ce moment par le marché privé sont petits et extrêmement dispendieux, donc cela ne répondrait absolument pas aux besoins des familles. Les gens à revenus faibles ou modestes ne sont pas capables de s’y loger, déplore Mme Corriveau.

« On ne peut même espérer que des locataires quittent leur logement pour que ceux-ci deviennent accessibles à des gens à plus faible revenu, parce que les propriétaires vont souvent profiter du départ d’anciens locataires pour imposer des augmentations abusives de loyer », ajoute-t-elle.

Le FRAPRU avance avec conviction qu’il faut construire du logement social pour améliorer la situation du marché locatif.

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