Découragé par la problématique du logement, le directeur du Transit quittera ses fonctions

Par Marie-Eve Poulin 12:00 PM - 1 juin 2022
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Pour David Leboeuf, la situation est catastrophique et n’ira pas en s’améliorant.

David Leboeuf, directeur de Transit Sept-Îles, a perdu tout espoir de loger ses utilisateurs lorsqu’ils reprennent le contrôle de leur vie. La situation est telle, qu’il doit parfois les diriger vers d’autres régions.

Pour David Leboeuf, la situation est catastrophique et n’ira pas en s’améliorant. 

« C’est en partie pourquoi je quitte la direction dans les semaines à venir, pour retourner en intervention », annonce-t-il. 

« On travaille avec des gens qu’on essaie de remotiver, de remettre sur les rails, ils arrêtent de consommer et se trouvent un emploi. Tout va bien, mais on ne leur trouve pas de loyer », déplore-t-il. 

« On perd un peu l’espoir de les placer et quand tu travailles en intervention les gens le sentent.» 

Le directeur du Transit croit qu’il est difficile de loger sa clientèle, parce que les loyers sont comblés par des travailleurs avec un bon salaire. Il pense à de nouveaux arrivants dans la région qui ont parfois une entreprise derrière eux pour les soutenir. Il ajoute que le fly in fly out et les agences font également partie du problème de la pénurie de logements. 

À bout de ressources

Le directeur explique qu’en pauvreté, ça devient épuisant. Les intervenants sur le terrain se sentiraient à bout de ressources. David Leboeuf se qualifie de nature très optimiste dans la vie, mais cette fois, il avoue que la situation lui fait perdre tout espoir. 

« Tu travailles avec des gens que tu remotives, tu leur donnes le goût de vivre et finalement tu es bloqué dans ton cercle de réinsertion à cause d’un manque de logements », dit-il avec découragement. 

À l’occasion, le directeur doit même refuser des gens d’une autre région qui font une demande au Transit. 

« On leur dit de rester chez eux. » 

Depuis un moment déjà, M. Leboeuf constate que les gens rendus aux deuxièmes et troisièmes chances n’ont plus de chance du tout. 

Lors d’une présentation qu’il faisait auprès des jeunes de la DPJ, on lui a demandé s’il avait un message important à dire. 

Il a répondu : « Si vous êtes en mesure d’avoir un logement en sortant du centre jeunesse, ça va peut-être être le seul que vous allez avoir. Donc, payez-le et assurez-vous de ne pas avoir de plaintes, sinon, vous risquez d’arriver au Transit.» 

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