Marie Gagnon et l’art d’enseigner au cœur de deux cultures à l’IESI
Pour sa façon de contribuer au goût de la lecture à ses élèves et la place accordée aux littératures autochtones, l’enseignante en français à l’IESI, Marie Gagnon, a reçu, le 27 mai, le Prix Étincelle du ministère de l’Éducation.
Il y a des choses que l’on fait et que sans que l’on s’en rendre compte changent le cours des choses. Marie Gagnon, enseignante en français à l’Institut d’enseignement de Sept-Îles (IESI), apporte sa couleur à la transmission du goût à la lecture, en plus de donner une place importante à culture innue, aux littératures des Premiers peuples.
Le fruit du travail de l’enseignante a d’ailleurs été reconnu le 27 mai par le Prix Étincelle du ministère de l’Éducation du Québec, prix remis aux acteurs qui contribuent à donner le goût de la lecture aux élèves.
Cette récompense, Marie Gagnon l’a vue comme une surprise.
Elle ne connaissait pas ce prix avant d’apprendre que sa candidature avait été soumise par la Fédération des établissements d’enseignement privés.
« Dans mes yeux à moi, je n’ai rien fait. Enseigner, c’est un marathon à longueur d’année et on donne le meilleur de nous-même. Je suis surprise. Je fais ce que j’ai envie de de faire et les élèves aussi », mentionne-t-elle.
Près de 45% de la population étudiante de l’IESI est autochtone. L’enseignante en français laisse une place aux deux cultures pour créer des ponts.
« Beaucoup écrivent sur la réalité autochtone, ce qui les touche, que ça doit changer. »
L’enseignante indique qu’il n’y a pas de différence entre les allochtones et les autochtones en classe. Ce sont leurs amis et ils apprennent un de l’autre.
Elle soutient qu’il y a plus que les histoires de Michel Tremblay et les autres auteurs. Atuk, elle et nous, œuvre de Michel Jean ainsi que Kukum, du même homme, font parties de ce que les élèves ont choisi.
Marie Gagnon soutient d’ailleurs que l’IESI est un endroit privilégié pour créer des liens avec les autochtones.
« On est chanceux d’avoir ça. Il faut faire en sorte que ça rayonne. C’est la meilleure place pour la réconciliation et la vérité », dit-elle.
Cette façon d’enseigner, de donner plus de place à la créativité, à l’importance de la langue maternelle des Innus, c’est la formule que l’enseignante accorde depuis trois, quatre ans.
« La pandémie a forcé à accélérer le virage. Ç’a permis de s’ouvrir », diront Marie Gagnon et Mathieu Brien, le directeur général de l’IESI.
Tout ça un peu partie d’une collaboration avec l’auteure Émilie Ouellet. Les élèves ont participé à la révision d’une de ses œuvres jeunesse dans laquelle les personnages entraient en contact avec des jeunes de la Côte-Nord. L’auteure voulait valider l’authenticité des propos tenus et discuter de leurs enjeux.
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