Stress et angoisse, réalité des parents qui cherchent une place en garderie
La famille de Jenny-Lee Losier. Photo courtoisie
Stress, découragement, pression de l’employeur, perte de revenus, voilà bien des maux causés par le manque de places en garderie dans la région.
Vous êtes parents d’un nouveau-né ou sur le point d’accoucher? Vous multipliez les appels, vous avez fait appel à tous vos contacts, vous en êtes à placer des annonces sur les réseaux sociaux en suppliant vos amis de partager, mais rien ne fonctionne, impossible de trouver une garderie? Un sentiment de panique commence à s’installer en vous…
La situation amène un lot de sacrifices. Le plus souvent, la maman fait le sacrifice au niveau du travail et le papa ressent la pression de devoir rapporter un salaire pour tenter de combler la perte de revenu de leur conjointe. Et c’est sans compter la frustration de ne pouvoir retourner au travail pour les femmes.
«La pénurie de garderies nous oblige à choisir entre notre carrière et nos enfants. On devrait avoir le choix, mais le manque de place en garderie nous l’impose», confie Jenny-Lee Losier.
Bien évidemment, Mme Losier comme les autres mères questionnées s’empressent de dire qu’elles adorent leurs enfants et personne n’en doute, mais on comprend bien ici leur besoin d’accomplissement et le bonheur qu’elles ont de faire le métier qu’elles ont choisi.
La pression financière est aussi au cœur des discussions. Les dettes peuvent s’accumuler, les familles doivent parfois diminuer leur train de vie et dans certains cas plus précaires, elles n’arrivent plus à se sortir la tête de l’eau.
Les employeurs compréhensifs font leur part en offrant différents accommodements comme des retours à temps partiel, prolongement du congé de maternité, année sans solde ou l’ajustement de l’horaire selon les disponibilités de l’employé.
Encore là, ce n’est pas sans apporter de casse-tête pour les familles et les employeurs.
Retour au travail menacé
Zoé Métiver, maman de la petite Ève 10 mois, doit retourner au travail en tant qu’infirmière pour ITUM en mars 2022. La partie est loin d’être gagnée.
« Avant même d’être enceinte, j’étais consciente de la pénurie de garderies mais c’est frustrant un peu pareil », nous dit-elle.
Elle a fait tout ce qu’il était en son pouvoir pour trouver un milieu en commençant par l’inscription à la place 0-5 ans.
Pour augmenter ses chances, Mme Métivier décide de faire le tour des services sur la place 0-5 ans et les contacte via Messenger mais sans succès, toutes les places sont comblées.
«Le système est déjà en pénurie d’infirmières donc, si en plus, les infirmières ne peuvent retourner travailler parce qu’elles n’ont pas de garderie…», projette Zoé. Comme elle est infirmière, son absence au travail a un impact sur le système de santé.
Pour l’instant, peu de solutions s’offrent à elle, mais heureusement, son conjoint travaille une semaine sur deux donc, ils pourront travailler et s’occuper de leur petite princesse à tour de rôle.
Cette situation, bien que possible, n’est pas idéale. Elle regarde présentement la possibilité d’engager une nounou qui pourra prendre soin de leur fille à la maison.
Trouver une place, c’est possible
Jenny-Lee Losier, maman de 2 enfants de 17 mois d’écart et travailleuse de la santé, a eu la chance de trouver in extremis un milieu de garde grâce à un contact.
Jusqu’à la dernière minute, elle croyait devoir prendre un congé sans solde mais après discussion avec la gestionnaire, on lui propose un retour partiel, soit 5 jours de travail aux 2 semaines. Donc, les jours où papa pouvait rester à la maison avec les bambins, maman allait travailler.
«Ce n’est pas super sur la vie de couple car on ne se voyait plus beaucoup, mais au moins je pouvais continuer ma carrière que j’avais mise sur pause depuis presque 3 ans», avoue Jenny-Lee Losier.
Le problème est encore plus grand pour les parents qui travaillent de nuit car il n’existe aucun service de garde qui offre ce service dans la région. Leur seule option est de trouver un membre de leur entourage qui peut venir en aide ou une gardienne qui dormira à la maison.
Comme si ce n’était pas assez, des parents vivent un stress supplémentaire lorsqu’ils se voient refuser une place en raison de problèmes de santé de l’enfant, de troubles de développement ou d’allergies alimentaires. Dans ce dernier cas d’espèce, il est possible d’offrir à l’éducatrice de fournir les collations et repas de votre enfant pour faciliter la gestion et alléger la tâche. Cette suggestion pourrait faire en sorte d’augmenter vos chances d’obtenir une place pour votre bambin.