25 avril 2024
La confirmation du dépôt de la candidature d’Anticosti a de quoi réjouir André Desrochers, directeur scientifique du projet qui mène des recherches sur l’île depuis plus de 30 ans.
Voilà maintenant plusieurs années que ce dernier travaille en concertation avec les acteurs impliqués dans le dossier pour rendre ce projet possible. Bien que de prouver qu’un site répond aux critères pour être admissible à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO représente une tâche colossale, André Desrochers est sûr que le travail a été bien fait.
« D’un point de vue scientifique, la candidature d’Anticosti est solide comme du roc », dit-il.
Pour lui, la candidature de l’île repose principalement sur l’aspect scientifique.
C’est avant tout la géologie d’Anticosti qui permet à l’île d’aspirer à la liste mondiale du patrimoine de l’UNESCO.
« Lorsqu’on veut appartenir à l’UNESCO, il faut démontrer qu’un site à une valeur universelle. Dans le cas d’Anticosti, ce sont les fossiles et les couches sédimentaires qui ont une valeur exceptionnelle », explique M. Desrochers.
Rappelons que c’est grâce à des trouvailles et recherches effectuées sur l’île que des chercheurs de différentes universités à travers le monde ont pu déterminer que la première extinction de masse, il y a environ 445 millions d’années, aurait été causé par un refroidissement climatique brutal.
Selon celui qui est le directeur scientifique du Comité de pilotage pour la proposition d’inscription d’Anticosti sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, l’île représente un véritable laboratoire à ciel ouvert en raison de la présence de nombreux sites fossilifères d’importance mondiale.
« Il y a des chercheurs venant d’université de partout sur la planète en raison du fait que c’est à Anticosti qu’on a les meilleures chances de trouver des preuves sur la première extinction de masse », souligne M. Desrochers.
« Si on veut comprendre ce qui s’est passé lors de la première extinction de masse, c’est sûrement sur Anticosti qu’on va trouver la réponse ».
Il ajoute que la communauté scientifique mondiale appuie la candidature d’Anticosti.
L’intérêt scientifique d’Anticosti ne date pas d’hier. André Desrochers explique que depuis plus de 150 ans, l’île est reconnue pour sa valeur archéologique.
En plus de l’aspect scientifique, il y a aussi l’aspect géomorphologique qui est une force l’île, c’est-à-dire les différents reliefs qu’on y retrouve.
«Anticosti a des paysages magnifiques et une grande diversité géomorphologique. Il y a des paysages côtiers, la forêt et les canyons », affirme celui qui est professeur à l’Université d’Ottawa.
