Le couvre-feu : une barrière pour les victimes de violence
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Les intervenantes des centres d’hébergements pour femmes de Sept-Îles craignent que des femmes en détresse s’empêchent de fuir un climat de violence après le couvre-feu.
« Je crois que [le couvre-feu] empêche beaucoup de femmes de sortir de chez-elles », exprime l’intervenante à la maison d’aide et d’hébergement Autour d’Elles, Chantal Doiron.
Cette dernière mentionne que le centre reçoit plus d’appels, mais beaucoup moins de clientes en personne depuis l’application du couvre-feu.
Selon Mme Doiron, la violence en contexte conjugal arrive très souvent dans la région.
« Il y a une grosse détresse au niveau de la violence conjugale ici à Sept-Îles », affirme-t-elle.
Les intervenantes d’Autour d’Elles veulent faire davantage de sensibilisation sur le sujet.
« Ce n’est pas parce qu’on est confiné qu’on ne peut pas s’enfuir », souligne Mme Doiron. Elle précise aussi que le centre reste ouvert 24 heures tous les jours pour les femmes dans le besoin.
Superviseure clinique au Centre Tipinuaikan, Sebel Picard, n’a pas senti une augmentation de la détresse depuis que le couvre-feu est appliqué. Elle croit toutefois que cette mesure pourrait faire en sorte que des victimes se retiennent de s’enfuir d’un agresseur après 22h.
Selon Mme Picard, c’est l’application des nouvelles mesures sanitaires qui a été le plus grand enjeu. Comme à Autour d’elles, les femmes qui sont déjà en hébergement doivent respecter le couvre-feu.
« Il y a eu beaucoup de frustration au niveau des nouvelles restrictions qu’on est obligés de faire dans la maison », témoigne Mme Picard. « C’est comme dire à un enfant « il faut que tu rentres à telle heure ». Ce changement a été difficile autant pour les femmes hébergées que pour les intervenantes.
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