Audrey Ringuette et son havre de paix

Par Sylvain Turcotte 6:00 AM - 13 janvier 2022
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Audrey Ringuette dans son élément. Photo courtoisie

Si vous cherchez Audrey Ringuette l’été, il y a bien des chances que vous la retrouviez sur une rivière en train de taquiner le poisson, particulièrement le saumon. C’est son échappatoire en dehors du travail, elle qui assure d’une certaine façon la sécurité des citoyens de Uashat mak Mani-utenam comme enquêtrice pour la SPUM.

La pêche apporte un bien-être à la femme de 34 ans. C’est sa façon de se sortir du stress de la job.

« Aller à la pêche, c’est l’endroit pour décrocher totalement. C’est la nature, la rivière. Même quand il pleut, c’est le fun », assure Audrey, avec conviction.

Le summum, c’est lorsque ça mord et qu’il en résulte un saumon. « Quand tu en pognes un, c’est excitant. Tu shakes de partout », raconte-t-elle.

Audrey s’adonne la pêche au saumon depuis dix ans, mais il faut remonter à sa tendre enfance pour ses débuts dans ce sport alors qu’elle pêchait la truite.

« J’ai été élevée dans le bois. Cette passion me vient de mon père, un homme de chasse et de pêche. Je suis aussi restée quatre ans à Schefferville », a-t-elle mentionné.

Déjà en préparation

Oui, c’est en été qu’Audrey brandit sa canne à mouche, mais la pêche, c’est pratiquement à longueur d’année pour elle.

« Je n’arrête jamais de me préparer », soutient-elle. Elle voit continuellement, ou presque, à la préparation de son équipement.

Son calendrier de la période estivale 2022 commence déjà à se remplir. Elle y travaille depuis trois semaines déjà.

Elle compte d’ailleurs répéter l’expérience de l’été dernier alors qu’elle a fait découvrir la pêche à une gang de filles de la communauté de Uashat mak Mani-utenam. Elles ont fait le tour de la Gaspésie et ses rivières. « J’ai aussi des amis de Montréal qui sont curieux d’apprendre la pêche à la mouche pour le saumon. »

Passion en transmission

Si la pêche gagne en popularité chez la gent féminine innue, c’est aussi grâce à Réginald Michel, avance Audrey Ringuette. Il a créé un groupe pour initier les femmes à la pêche.

« Les filles sur la communauté sont curieuses. Elles se lancent à la pêche à la mouche. C’est un beau sport, et à la vue, c’est de toute beauté. Tout le monde s’en parle », explique-t-elle.

Mère de deux enfants, Audrey tente aussi de transmettre sa passion à son garçon, Charles-Adrien, 9 ans, et à sa fille, Maëlie, 15 ans.

« Maëlie n’aime pas la pêche au saumon (elle en a déjà pêché trois à Natashquan). Elle ne comprend pas pourquoi on passe des journées à pêcher sans rien pogner, mais elle aime la pêche à la truite… parce qu’elle en prend », rigole-t-elle.

« Mon gars, je commence tranquillement (à lui transmettre la passion). Il a commencé à tripper cet été quand il a pris une truite à la mouche. Il préfère le style de la mouche sèche, la technique est différente. »

Encore plus ambitieuse

Originaire de Uashat, Audrey Ringuette tient aussi à s’impliquer au niveau de la pêche. Elle s’est récemment jointe au conseil d’administration de l’Association de protection de la rivière Moisie (APRM).

Pourquoi? « Il est important d’avoir des autochtones. On peut amener notre point de vue et la mentalité autochtone face à la pêche. On est là pour partager nos idées », indique-t-elle. Betty Michel et Dan Georges Fontaine font aussi partie du CA comme Innus.

« On peut être une bonne équipe et travailler ensemble pour le partage et la protection de la rivière. », souligne Audrey.

Mme Ringuette souhaite également devenir une instructrice certifiée d’ici quelques années, mais aussi « amener des projets dans les communautés pour enseigner aux jeunes ou toute personne désirant pratiquer la pêche à la mouche. L’enseignement apporte aussi les aspects de la sensibilisation pour la santé de nos rivières. »

Son rêve, « irréalisable ou réalisable? J’aimerais voyager partout pour avoir les plus beaux trips de pêche, admirer Les plus beaux paysages! » Tout est possible.

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