Les restaurateurs retrouveront-ils leurs employés?

Par Maxim Villeneuve 6:00 AM - 12 janvier 2022
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Les restaurateurs tentent par tous les moyens de garder leur personnel malgré la fermeture des salles à manger. Photo iStock

La restauration est l’un des domaines qui ont été frappés le plus fort par la pandémie et la fermeture obligatoire récente les heurte davantage. Des restaurateurs craignent que l’instabilité connue dans les derniers mois éloigne des gens du métier.

Un des plus grands soucis actuels des restaurateurs est de pouvoir garder leurs employés.

« Je fais tout pour garder mes employés, ça, c’est clair, net et précis », affirme la propriétaire du Pub Saint-Bernard à Port-Cartier, Chantale Dupuis.

Cette dernière fait de la place aux employés du Pub dans ses autres entreprises ou elle les fait travailler au take out.

Au-delà de conserver les employés qui travaillaient dans les restaurants avant leur fermeture obligatoire, les employeurs anticipent un manque de personnel à la réouverture.

« Je pense qu’on est en train d’écœurer le peu de gens qui nous restaient à travailler dans la restauration avec toutes ces [mesures] », présume le gérant du Bistro 7 à Sept-Îles, Benoît Carrier.

Les restaurants ont été durement touchés par la pénurie de main-d’œuvre et cette fermeture pourrait empirer le phénomène.

La propriétaire du café Chez Sophie à Sept-Îles, Brigitte Cloutier, est du même avis.

« Si ça dure trop longtemps, c’est sûr qu’ils vont devoir se trouver une job ailleurs. Ils ne peuvent pas vivre avec l’air du temps », affirme-t-elle.

Plusieurs propriétaires de restaurants, comme Mme Cloutier, ont dû mettre à pied la majorité de leur personnel.

Un retour en arrière

Comme lors des dernières vagues, les restaurants avaient dû fermer comme présentement. Les restaurateurs ont donc une impression de déjà-vu.

« On a l’impression d’être retourné en arrière tout simplement », témoigne la propriétaire de l’Oriental du Nord à Sept-Îles, Josée Larouche. Les restaurants sont ouverts pour des commandes à emporter, ce qui leur permet de faire travailler un minimum d’employés.

Se virer sur un dix cennes

(ST) La Compagnie fait certes partie des commerces qui se sont « virés sur un dix cennes » avec les dernières annonces gouvernementales, particulièrement celle pour les restaurants et la fermeture des salles à manger.

L’équipe de la microbrasserie de Sept-Îles (qui a aussi un permis de restauration) a transformé une partie de son pub en boutique. À défaut d’un repas et d’une bière à consommer sur place, vous pourrez y acheter leurs vêtements et produits dérivés.

« En plus de vouloir continuer d’offrir nos bières classiques à nos clients, on fait le test pour une future boutique permanente. À date, c’est très concluant. C’est aussi une façon de garder nos employés en leur offrant des heures en boutique », a fait savoir Marie-Pier Johnson.

La COVID-19 et les mesures ne ralentiront donc pas le trio de propriétaires dans leurs idées.

«Ça ne nous arrête pas, ça nous en donne plein d’autres», a-t-elle renchéri.

Le pub de la Compagnie, transformé en boutique. Photo courtoisie