Un coût à payer pour ne pas être vacciné : les élus de la Côte-Nord sont partagés

Par Steeve Paradis 4:16 PM - 11 janvier 2022
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Les avis sont partagés chez les élus de la Côte-Nord à propos de la contribution santé, que le gouvernement du Québec envisage d’imposer à tous les gens qui ne sont pas vaccinés afin de leur faire absorber une part des coûts de la pandémie de la COVID-19. On ne retrouve pas d’unanimité.

Certains sont convaincus que c’est la bonne décision à prendre. C’est notamment le cas du maire des Escoumins, André Desrosiers, qui a lui-même contracté la COVID-19 durant la dernière période des Fêtes. « Je suis d’accord avec ça parce qu’à un moment donné, faut en finir. J’ai l’impression que 90 % de la population est prise en otage par un 10 % qui veulent avoir le dernier mot. Il y a des choses pires que la vaccination dans la vie », commente-t-il

« Si je n’avais pas été vacciné, j’aurais moi aussi probablement engorgé le système de santé mais ça s’est manifesté comme une grippe », a ajouté le maire, qui interdirait la propagande anti-vaccin sur les réseaux sociaux s’il en avait le pouvoir.

Luc Noël, préfet de la MRC de Minganie, est sensiblement du même avis. « Il faut dire la vérité, c’est que le monde est tanné d’être confiné parce qu’il y a des gens qui choisissent de ne pas se faire vacciner et qui occupent 50 % des lits. On voit que les mesures sont de moins en moins populaires dans la population. Le gouvernement devait donc agir de façon forte pour reprendre le contrôle. À un certain moment, il fallait que les sanctions arrivent », a-t-il clamé.

« Ce sont eux (les experts et membres du gouvernement) qui sont à même de juger qu’elles sont les meilleures actions à prendre dans la situation actuelle avec la hausse des hospitalisations », enchaîne le préfet. « On ne peut pas obliger les gens à se faire vacciner, mais le gouvernement doit trouver d’autres moyens pour les encourager à obtenir le vaccin. »

Ne pas s’en mêler

Quant à lui, le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, ne cache pas qu’il est fort aise à ne pas avoir à gérer ce panier de crabes. « Mais je ne changerai pas d’idée. Je reste convaincu que le vaccin, c’est la meilleure façon de se protéger », mentionne-t-il en exhortant les non vaccinés à réclamer leur première dose.

« Allez-y, c’est le temps, c’est comme ça qu’on va passer à travers. Ça ne se peut pas, s’en sortir sans vaccin », poursuit-il en faisant valoir que « s’il n’y a pas assez de gens vaccinés sur la planète, le problème sera récurrent d’année en année ».

Pour sa part, le préfet de la MRC de Manicouagan est loin d’être convaincu qu’il s’agit là d’une façon constructive de procéder dans ce dossier. « À mon avis, c’est plus une façon de partir la guerre », a lancé Marcel Furlong, signalant au passage que le gouvernement « ne semble pas rendu loin dans sa réflexion là-dessus ».

« C’est sûr qu’il y a une grogne populaire contre les non vaccinés. Les vaccinés leur reprochent la situation et disent qu’elle est due à leur comportement. (…) Pour ma part, il y a encore plusieurs éléments qui ne sont pas clairs dans cette contribution santé », a-t-il ajouté.

Marcel Furlong estime que Québec serait plus avisé d’imposer la vaccination obligatoire plutôt que cette contribution. « Peut-être que le gouvernement juge la vaccination obligatoire trop coercitive, mais donner un coût à ça (être non vacciné), c’est une autre façon de les contraindre. »

Avec Vincent Rioux-Berrouard et Shirley Kennedy

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