COVID-19 : Les pharmacies de la Côte-Nord se préparent à la distribution des tests de dépistage rapides
Les pharmaciens de la pharmacie Brunet de Forestville, Jean-Luc Nadeau (absent), Alexandra Beaulieu et Yan Deschênes se préparent à la distribution des tests de dépistage rapides de la COVID-19 prévue la semaine prochaine.
C’est le branle-bas de combat dans les pharmacies depuis que le ministre de la Santé Christian Dubé a annoncé qu’elles joueront un rôle dans la distribution des tests de dépistage rapides de la COVID-19. Sur la Côte-Nord, 17 pharmacies se relèveront les manches pour offrir ce service à la population.
À la pharmacie Brunet Jean-Luc Nadeau à Forestville, on se prépare pour la prochaine semaine qui s’annonce débordée. À compter du 20 décembre, certaines pharmacies seront prêtes à distribuer les boîtes contenant cinq tests antigéniques. Selon Alexandra Beaulieu, pharmacienne chez Brunet à Forestville, « les tests devraient arriver au courant de la semaine prochaine, donc ce n’est pas nécessaire de se précipiter lundi », assure-t-elle.
Les tests sont fournis par le gouvernement fédéral au gouvernement provincial, qui les transmettra par la suite aux 1 900 pharmacies de la province. Pour savoir si votre pharmacie possède des tests de dépistage rapides de la COVID-19, il suffit d’écouter son message téléphonique enregistré qui sera mis à jour quotidiennement. De plus, une affiche sera exposée à la porte d’entrée de l’établissement.
Le gouvernement a lancé l’appel aux pharmacies de façon volontaire. « On n’était pas obligés d’embarquer dans cette distribution de tests, mais on souhaitait offrir ce service à la population et à notre clientèle. À l’approche des Fêtes et avec l’arrivée du variant Omicron, nous voulons faire cet effort, malgré que nous sommes débordés », commente la pharmacienne.
Approvisionnement limité
Au départ, le temps de ravitailler toutes les pharmacies, l’approvisionnement en tests de dépistage rapides sera limité. Mme Beaulieu demande donc la collaboration de la population afin de garantir l’accès à un plus grand nombre de familles.
Le gouvernement provincial permet l’octroi gratuit d’une boîte de cinq tests par personne de 14 ans et plus par période de 30 jours. Donc, les familles qui ont plusieurs membres de plus de 14 ans pourraient se voir remettre plus d’une boîte. « Dans le but d’être équitable, il serait préférable de commencer avec une seule boîte par famille », conseille Alexandra Beaulieu.
Ceux qui pensent recevoir une boîte dans plus d’une pharmacie retourneront à la maison les mains vides. Le fonctionnement est le même qu’une ordonnance. Il est donc impossible de frauder le système. « Un message avertira le pharmacien que le client a déjà reçu ses tests il y a moins de 30 jours », confirme la professionnelle de la santé.
Afin d’assurer la continuité des services habituels et ne pas nuire au travail pharmaceutique, « on demande d’éviter d’appeler à la pharmacie pour savoir s’il nous reste des tests. Le message téléphonique divulguera si notre approvisionnement est écoulé ou non », poursuit Mme Beaulieu, précisant recevoir un nombre élevé d’appels à ce sujet depuis les derniers jours.
Pas de livraison pour les tests
Notons que les personnes désirant se procurer les tests antigéniques devront présenter leur carte d’assurance-maladie du Québec et que le service de livraison ne sera pas offert pour ce produit. « On demande également aux personnes ayant des symptômes concordant avec la COVID-19 de ne pas se présenter en pharmacie pour venir chercher des médicaments ou des tests », fait savoir la pharmacienne qui conseille quotidiennement plusieurs clients symptomatiques n’ayant pas fait de test de dépistage.
Les symptômes majeurs qui nécessitent le passage d’un test en clinique sont : fièvre, anosmie (perte d’odorat) sans congestion nasale, toux, essoufflement, difficulté à respirer et mal de gorge. « J’en vois une quinzaine par jour qui ont ces symptômes et qui fréquentent les endroits publics sans s’être fait dépister », témoigne Alexandra Beaulieu.
Quant à la présence d’au moins deux des symptômes suivants : rhinorrée (écoulement nasal) ou congestion nasale de cause inconnue, céphalée, fatigue intense, douleurs musculaires généralisées, perte d’appétit importante, nausées ou vomissements, douleur abdominale et diarrhée, elle nécessite le passage d’un test de dépistage rapide.
« Si le test de dépistage rapide indique un résultat positif, il faut absolument prendre rendez-vous pour un test PCR en clinique, explique la pharmacienne qui fait un rappel à la prudence. L’efficacité pour détecter la charge virale pour les personnes asymptomatiques serait d’environ 50 %. Donc la possibilité d’un faux négatif sur les personnes aymptomatiques est quand même élevée, c’est pourquoi il faut garder toutes les mesures de protection nécessaire même si le résultat est négatif. Chez les personnes symptomatiques, l’efficacité du test se situerait plutôt à 80 %. »
Les tests de dépistage rapides peuvent être utiles aussi en cas de contact avec une personne infectée par la COVID-19. De plus, on peut passer un autotest si on a l’intention de rendre visite à un membre de notre entourage plus vulnérable. Il faut toutefois demeurer prudent si le résultat est négatif, comme recommandé par la professionnelle de la santé.
Utilisation
L’utilisation du test rapide est assez simple, malgré les quelques étapes à suivre. La boîte qui sera remise à la population contient une feuille d’instruction pour bien l’utiliser. Alexandra Beaulieu recommande de choisir la méthode nasale (1 pouce de profondeur) puisque le prélèvement nasopharyngé (2,5 pouces) est plutôt réservé aux professionnels ayant reçu une formation. Le résultat s’affiche après environ 15 minutes.
Les pharmacies n’ont pas reçu le mandat d’expliquer la procédure d’utilisation des tests aux clients. « Si après avoir lu les instructions et regardé le vidéo de démonstration diffusé par le gouvernement du Québec les gens ont encore des questionnements, ils peuvent nous appeler. Mais, on ne doit pas être la première option », soutient Mme Beaulieu.
Pour le moment, l’entente gouvernementale concernant la distribution des tests de dépistage rapides de la COVID-19 par les pharmacies se termine en mars. Mme Beaulieu recommande donc à la population de se procurer leur boîte de tests « en prévention et ne pas attendre d’avoir des symptômes pour le faire ».
Selon le site du ministère de la Santé, 17 pharmacies de la Côte-Nord participent à la distribution des tests. En Haute-Côte-Nord, on retrouve également celles des Escoumins et de Sacré-Cœur. « Nous avons décidé d’une procédure afin d’être juste avec toute la population », annonce la pharmacienne propriétaire Myriam Tremblay.
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