Intercar : la liaison Saguenay-Tadoussac sur la glace

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 22 octobre 2021
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Intercar transport Côte-Nord

Autobus Intercar.

La reprise un jour de la liaison Saguenay-Tadoussac du transporteur Intercar est très incertaine. Suspendue depuis le début de la pandémie, elle demeure encore sur la glace, tout comme la liaison Saguenay-Saint-Félicien.

« Quand t’as 20 personnes aller-retour pendant une semaine sur trois départs, ça ne peut pas marcher. Avec le nombre de personnes sur cette liaison-là, ça n’arrive pas », laisse tomber Hugo Gilbert, président de l’entreprise Intercar.

Historiquement, le parcours reliant Saguenay à Tadoussac, et sa connection vers l’est de la Côte-Nord, était utilisé principalement par des étudiants nord-côtiers inscrits au cégep ou à l’université dans la région voisine ou encore par des gens devant s’y déplacer pour recevoir des soins de santé. Dans les faits, cette liaison permettait de relier la Côte-Nord et le Saguenay-Lac-Saint-Jean.

En raison du très faible achalandage, ce circuit recevait déjà une aide financière du ministère des Transports du Québec (MTQ) avant la pandémie. Reste à savoir ce qui s’en vient, mais aucun changement n’est prévu d’ici la fin mars 2022, soit à l’échéance du programme d’aide financière de Québec aux transporteurs par autocar.

Sinon, après des mois de turbulences en raison de la crise sanitaire, toutes les autres liaisons d’Intercar sont désormais reprises, confirme le président, qui a soumis récemment son plan de relance à Québec. La date limite pour le faire était le 16 octobre.

Depuis quelques semaines, la liaison reliant Québec et Baie-Comeau dans les deux directions est de retour sur une base régulière, soit du lundi au dimanche. Cependant, il faut oublier pour le moment le deuxième aller-retour quotidien offert avant la pandémie, au grand dam du président du syndicat de la division Intercar Côte-Nord, Martin Tremblay.

L’achalandage

M. Tremblay indique ne pas comprendre qu’Intercar ne réinstaure pas ce deuxième aller-retour, d’autant plus qu’il est subventionné par les MRC de la Côte-Nord et le MTQ et que l’achalandage est là. Il dénonce aussi que le service entre Baie-Comeau et Sept-Îles soit offert seulement cinq jours par semaine.

« Dimanche midi (17 octobre), je suis partie de Baie-Comeau avec huit personnes, mais l’autobus allait se remplir en direction de Québec. Tous les billets étaient vendus », souligne celui qui a dû laisser trois personnes en plan à Baie-Comeau. Cette situation ne serait pas unique. « Il y a du monde. On en laisse partout du monde. »

Il faut dire que la capacité des autocars est toujours réduite de 50 % en raison des consignes sanitaires. Un maximum de 27 voyageurs peut embarquer.

Selon M. Tremblay, le transporteur Orléans Express multiplie le nombre d’autocars sur une même liaison pour composer avec la limite de passagers. Trois chauffeurs d’Intercar sans travail sont d’ailleurs passés chez l’autre transporteur, aujoute-t-il.

Les vendredis et dimanches

Hugo Gilbert ne nie pas que certaines journées de la semaine, particulièrement les vendredis et les dimanches, soient achalandées sur la liaison Québec-Baie-Comeau. Mais de façon générale, dit-il, l’affluence des voyageurs ne justifie pas pour le moment un deuxième aller-retour quotidien.

Intercar et les autres transporteurs exercent des pressions auprès de la Santé publique pour lever la contrainte de 50 % du nombre de passagers. « On espère monter à une capacité normale », avoue M. Gilbert, qui est prêt à réclamer la présentation du passeport vaccinal à sa clientèle s’il le faut, ce qui n’est pas le cas actuellement.

« Une fois la capacité augmentée, il faut voir si la clientèle sera de retour », conclut celui qui planifie de revenir à ses promotions d’avant-pandémie pour attirer des clients.

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