La pandémie a rendu les familles de la Côte-Nord plus vulnérables, dit la DPJ

Par Emy-Jane Déry 12:10 PM - 22 septembre 2021
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Marlène Gallagher, directrice de la DPJ Côte-Nord. Photo capture d’écran

La pandémie a fait diminuer le nombre de signalements reçus par la DPJ sur la Côte-Nord, mais les perspectives de l’année en cours sont à la hausse.

Les directeurs de la protection de la jeunesse présentaient le bilan de l’année pandémique de 2020, mercredi.

Sur la Côte-Nord, 3863 signalements ont été traités, une baisse de 5,4% par rapport à l’année précédente. La même tendance est observée au niveau provincial. Le confinement explique en partie les données, selon la DPJ.

Toutefois, la tendance des chiffres pour l’année en cours s’avère différente. En date du 12 septembre, on observait une hausse de 19% des signalements dans la région et une augmentation de 16% des cas retenus.

« Dix-huit mois de pandémie, ça a des conséquences importantes sur l’organisation des familles », a expliqué Marlène Gallagher, directrice de la DPJ Côte-Nord.

Bien que ce soit toujours délicat de tenter de comprendre l’évolution des données, elle affirme qu’on observe que les familles sont plus vulnérables qu’avant. Le confinement a entre autres eu un impact démontré sur la consommation des gens.

« La Côte-Nord était déjà une région où ce déterminant de santé était parmi les plus élevés au Québec, alors ajoutez à ça la pandémie », a-t-elle dit.

Le déconfinement viendrait aussi impacter les chiffres.

« Les jeunes reviennent dans les écoles, donc les enfants ont plus de chance de verbaliser à un adulte autour d’eux ce qu’ils vivent », a expliqué Mme Gallagher.  

Dans la région 994 signalements ont été retenus pour évaluation en 2020, soit environ le quart. Dans 31% des cas, un risque sérieux de négligence impliquant de la toxicomanie, des problèmes de santé mentale ou de l’instabilité était en cause.

Les 6-12 ans et les 0-5 ans sont principalement concernés.

Un total de 56,2% des cas retenus ont conclu, après évaluation, à une décision de sécurité ou de développement compromis.

Plus d’enfants suivis sur la Côte-Nord

Toujours en 2020, 1 339 enfants faisaient l’objet d’un suivi à la protection de la jeunesse. Il s’agit d’une augmentation de 14%, soit le double de la moyenne provinciale.

« Ça veut dire que lorsque les enfants sont signalés à la protection de la jeunesse en Côte-Nord, quand on les évalue, on a de plus en plus d’enfants que leur situation est compromise », a précisé Marlène Gallagher.

Par ailleurs, 60 enfants étaient en attente pour une évaluation par la DPJ Côte-Nord mercredi. Le manque de personnel cause des délais dans le service.

« Oui, il y a des risques. Le risque zéro à la protection de la jeunesse, ça n’existe pas. D’emblée, nous avons des mesures qui sont mises en place autour des enfants en attente et on répond à tout ce qui est urgent », a assuré Mme Gallagher.

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