Alliance forêt boréale s’insurge contre la création d’une aire protégée

Par Steeve Paradis 11:37 AM - 22 septembre 2021
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Alliance forêt boréale souhaite que Québec mette la pédale douce dans la création d’aires protégées en forêt boréale. L’Union des municipalités du Québec croit plutôt que le gouvernement devrait écouter les propositions des régions pour établir ces aires protégées. Photo Forêt boréale Canada

Alliance forêt boréale, qui regroupes les communautés forestières du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord, proteste contre la création d’une aire protégée au Lac-Saint-Jean. Pour l’organisme, ces aires protégées ne font que diminuer la possibilité forestière, un avis que ne partage pas totalement l’Union des municipalités du Québec (UMQ).

L’alliance a publié un communiqué sur la création d’une aire protégée sur la rivière Péribonka, et également sur le fait que Québec avait encore dans ses cartons 82 projets d’aires protégées qui pourraient se concrétiser bientôt.

« Il est clair que ces projets sont des menaces considérables pur la foresterie régionale, car en diminuant la possibilité de récolter la forêt, c’est toute la grappe industrielle reliée à la filière forestière qui est menacée et en finalité ce sont des milliers de travailleurs et leurs familles qui écoperont », lance le président d’Alliance forêt boréale, Pascal Cloutier, dans le communiqué.

L’organisme appréhende aussi la stratégie de protection de l’habitat du caribou forestier, prévue pour 2022 et qui, à ses yeux, sera plus restrictive que le plan de rétablissement du caribou présentement en vigueur.

« L’application de ce plan de rétablissement a déjà conduit à une baisse de 700 000 mètres cubes de possibilité forestière. Une autre baisse de possibilité forestière liée à la mise en place de la nouvelle stratégie signifie la fermeture définitive de plusieurs scieries et entrepreneurs forestiers, sylvicoles, fournisseurs de services, de cette base industrielle de notre territoire », ajoute M. Cloutier, également maire de Dolbeau-Mistassini

Entre deux chaises

Pour sa part, le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, croit plutôt que les aires protégées ont leur place dans le portrait forestier global. Sans mauvais jeu de mots, M. Montigny est un peu entre l’arbre et l’écorce dans ce dossier, puisqu’il est à la fois membre du conseil d’administration d’Alliance forêt boréale en tant que maire de Baie-Comeau et président du comité forêt de l’UMQ.

« Alliance forêt boréale et le comité forêt de l’UMQ sont deux entités différentes et parfois, on ne se rejoint pas sur nos positions. Il faut s’assurer d’avoir des aires protégées, mais le gouvernement doit écouter le milieu là-dedans », soutient-il. « Je comprends l’alliance de vouloir exclure ces zones protégées, mais on se doit de penser globalement. »

En matière d’écoute du milieu, M. Montigny donne l’exemple d’un territoire tout près d’une pourvoirie au nord de Baie-Comeau, dont l’idée de le transformer en aire protégée avait fait consensus dans la région. Même Produits forestiers Résolu avait accepté le projet.

« Mais le ministère ne l’a pas retenu. On n’écoute pas les propositions des régions. Quand ça fait consensus, il faudrait bien l’écouter, clame-t-il. Le ministère dit pourtant de nous consulter en région avec les tables GIRT (gestion intégrée des ressources et du territoire) et c’est ce qu’on a fait. On ne fait pas ça pour rien, ces tables régionales », soutient Yves Montigny en conclusion.

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