Alexandra Bernier honore la mémoire de son grand-père

Par Sylvain Turcotte 4:00 PM - 20 septembre 2021
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Alexandra Bernier (deuxième à partir de la gauche), à son arrivée à Sept-Îles après un défi vélo de 900 km, de Montréal à Sept-Îles. Elle est entourée de son amoureux Daniel Castilloux, qui a pédalé avec elle tout au long des dix jours, Luc Devost, membre de la famille, son frère Maxime, son père Martin et sa mère Claudette Devost. Photo courtoisie

Un peu plus de quinze ans après le décès de son grand-père, Alexandra Bernier peut enfin dire qu’elle en a fait son deuil. La Septilienne a fait Montréal/Sept-Îles en vélo, du 10 au 19 septembre, un périple de 900 km pour la prévention du suicide.

C’est le corps un peu meurtri, au terme de hauts et de bas, qu’Alexandra Bernier a gagné le cimetière de Sept-Îles, dimanche, son point d’arrivée.

« Je suis fière de l’avoir accompli. J’ai eu un très bel accueil de ma famille et de mes amis. C’est une aventure qui m’a poussé au maximum. Je ne m’étais jamais rendue aussi loin dans mes capacités », a-t-elle fait savoir au lendemain de son arrivée, le corps souffrant des 900 km en dix jours.

Une aventure qui aurait d’ailleurs pu mal se terminer à quelques kilomètres de l’arrivée. Alexandra a chuté dans une portion de travaux routiers près du pont de la rivière des Rapides. Un bras droit et une fesse égratignés, et un casque déformé par l’impact. « C’est important le casque. J’ai fait peur à certaines personnes », a-t-elle raconté.

Un défi de vélo dur sur le physique oui avec quelques bobos, sur le vélo également avec trois crevaisons, mais aussi sur le mental. Si les longues journées de près de 100 km se sont bien passées, celles avec de forts vents de face, notamment de Baie-Trinité à Port-Cartier, lui ont demandé de puiser dans ses réserves, mais aussi de sentir le support de son grand-père qui s’est enlevé la vie en 2005 alors qu’elle n’avait que 11 ans. Même discours aussi pour les côtes, particulièrement celles dans les environs de Godbout.

« Il m’a donné un élan dans les côtes. Je chialais après quand j’avais le vent de face, mais il m’encourageait. Chaque jour, je pensais à lui dans ma tête. Je le remercie d’avoir été là ».

Alexandra n’aura pas été seule dans cette aventure. Son amoureux Daniel Castilloux a parcouru les 900 km avec elle. Son père, Martin Bernier, a aussi été de l’aventure pour près de 500 km. D’autres membres de la famille ont aussi roulé avec elle à la fin.

Au final, ce défi de vélo lui fait dire que « lorsqu’on veut, qu’on a une idée en tête, tout est possible, « on peut l’amener au bout. La persévérance nous amène loin ». Un jour, elle pourra même dire à ses futurs enfants qu’elle a fait Montréal/Sept-Îles en vélo.

Plus de 7 000$ pour la prévention du suicide

En date de lundi, c’est un peu plus de 7 000$ qu’avait amassé Alexandra Bernier, bien au-dessus de son objectif de 5 000$. Cette somme sera partagée entre le Centre de prévention du suicide Côte-Nord, Suicide Action Montréal, le Centre de crise Tracom du secteur où elle patrouille comme policière à Montréal et la Vigile, la maison de thérapie pour les travailleurs de première ligne.

Il est toujours possible de faire un don via le GoFundMe « 900km pour la prévention du suicide ».

La native de Sept-Îles compte soutenir la prévention du suicide et honorer la mémoire de son grand-père chaque cinq ans, mais ce ne sera pas à vélo pour les prochaines fois, même si Alexandra compte continuer de pédaler. Elle a lancé que la traversée du Lac-Saint-Jean à la nage pourrait être un défi à relever.

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