Passeport sanitaire : les commerçants de Sept-Îles et Port-Cartier inquiets

Par Vincent Rioux-Berrouard 3:40 PM - 31 août 2021
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C’est mercredi que les clients devront présenter une preuve de vaccination pour avoir accès à certains lieux tels que les restaurants, bars, salles d’entraînement et bien d’autres.

Au Café Chez Sophie, le passeport sanitaire a demandé une dépense supplémentaire pour faire l’achat d’un téléphone cellulaire afin de scanner les preuves vaccinales. Comme l’explique la copropriétaire du restaurant, Brigitte Cloutier, elle ne voulait pas forcer le personnel à utiliser leur propre cellulaire pour accomplir cette tâche.

Pour Mme Cloutier, la vérification des preuves de vaccination va probablement ralentir le service.

« Un petit resto comme nous n’a pas les moyens d’engager quelqu’un juste pour valider la preuve vaccinale et la pièce d’identité avec photo, puis faire remplir le registre COVID, et par la suite, aller asseoir le client à la table. C’est sûr que ça va être plus long pour le service », indique Brigitte Cloutier.

De son côté, le propriétaire du gym Form’Optimale à Port-Cartier, Louis-Philippe Jean, est d’avis que cette mesure fait en sorte que ce sont encore les commerces qui se retrouvent responsables d’appliquer la réglementation.

« On a l’impression qu’on demande à nos employés de jouer à la police », affirme le propriétaire.

Avec le nombre de clients qui a diminué au cours de la dernière année dans les salles d’entraînements du Québec, M. Jean s’inquiète que le passeport vaccinal réduise encore la clientèle.

« Depuis plus d’un an, les gens ont développé de nouvelles habitudes d’entraînement. Beaucoup s’entraînent à la maison. Il y a une inquiétude que notre clientèle soit encore diminuée avec cette mesure », soulève-t-il.

Une mesure qui fait réagir

Au début de la semaine, le Pub St-Marc a fait une publication sur sa page Facebook demandant aux gens d’être collaboratifs face à l’implantation du passeport vaccinal. Dans les commentaires, plusieurs personnes affirmaient qu’elles allaient boycotter le restaurant, parce qu’il applique la mesure exigée par le gouvernement.

« Boycotter une entreprise pour une raison qui n’est absolument pas de son ressort, c’est peut-être plus lui nuire. C’est enlever des salaires et des heures aux employés. C’est priver de revenu l’entreprise qui doit tout de même honorer fournisseurs, comptes et hypothèque », indique Isabelle Ross, copropriétaire du Pub St-Marc à Sept-Îles.

« Les entrepreneurs ne se lancent pas en affaires dans les secteurs de la restauration, des bars ou du divertissement pour contraindre et diviser. Nous sommes censés apporter du plaisir et réunir les gens », ajoute-t-elle.

Au cours de la fin de semaine, l’Alliance des chambres de commerce de la Côte-Nord s’est prononcée en faveur de l’implantation du passeport vaccinal, mais déplorait les conditions d’implantation de cette mesure pour les entreprises.

L’Alliance aurait souhaité que le gouvernement du Québec soutienne les entreprises dans l’achat du matériel pour numériser les codes.

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