Les touristes raffolent de la Côte-Nord
Bénédicte Armstrong et Delphine Fillion devant leur campeur, qui leur sert de maison sur roue pour parcourir le Québec.
Le camping municipal de Sept-Îles est plein jusqu’à la mi-septembre. Près du bout de la 138, les visiteurs sont nombreux aussi. Le village de Natashquan est rempli de touristes des quatre coins du Québec. Ils y sont charmés par les grands espaces et l’air de la mer.
C’est notamment le cas de Claudie Buteau et son copain Julien Lecours. Ils se sont installés en camping à Longue-Pointe-de-Mingan, où ils sont tombés en amour avec le paysage. Le couple était de passage au village de Gilles Vigneault pour une journée.
« C’est vraiment agréable! La baie, il n’y a pas beaucoup de vent, la vue est magnifique », témoigne Mme Buteau.
Un autre couple de voyageurs, Jacques Frenette et Vivianne Coude, sont tombés en amour avec la région.
« Jacques disait tout à l’heure : il ne faut pas rester ici Vivianne, c’est pas bon pour nous », raconte Mme Coude. « Comme qu’on dit : on va rester accrochés ! », ricane son copain.
Ils ont fait la route depuis l’Estrie et l’Outaouais à bord de leur Westfalia jaune. Ce dernier, selon eux, est parfait pour la Minganie, car il se mélange au décor des maisons de couleurs éclatantes.
L’an dernier, les deux voyageurs s’étaient rendus jusqu’à Sept-Îles. Jugeant qu’ils devaient en voir plus, ils ont décidé de se rendre au bout.
« On est très étonnés et très heureux d’avoir fait tout ce chemin-là », exprime M. Frenette. « Le calme, l’accueil, la chaleur des gens. »
Le paysage leur a paru inspirant.
« Ça sent les arts ici. Ça sent la mer et les arts », déclare Mme Coude.
Ces visiteurs ont aussi apprécié la qualité des services qui leurs étaient offerts.
« Ils sont loin, mais ils ont une qualité incroyable », affirme la dame.
Jacques et Vivianne ont tenu à souligner leur appréciation de la nourriture au Café L’Échouerie.
D’autres voyageuses en campeur ont été charmées par le territoire.
« C’est vraiment magique », déclare Bénédicte Armstrong, qui arrivait de Jonquière avec son amie Delphine Fillion.
Elles avaient parcouru la Gaspésie l’été dernier.
« En partant, on s’est demandé : qu’est-ce qu’on va avoir préféré, la 138 ou la 132…je pense que, définitivement, on préfère la 138 », blague Mme Armstrong. « Il y a quelque chose de paisible, de calme. Même si c’est de plus en plus visité par des touristes, on dirait qu’on le sent moins. »
Ces voyageuses alternaient entre des nuits à bord de leur campeur et des nuitées dans des hébergements nord-côtiers. Mme Fillion travaille en tourisme et va en reconnaissance d’hébergements hors sentiers battus, ou qui ont des valeurs écoresponsables.
Pour cela, les Saguenéennes avaient entre autres dormi à l’auberge La Grande aux Bergeronnes et aux Chalets Didoche, de Longue-Pointe-de-Mingan. Juste avant Natashquan, elles ont passé une nuit dans un Shaputuan au camping Nutshimit, à Nutashkuan.
« Y’a personne qui ne nous a jamais parlé de la forêt et de la nature comme les Innus savent en parler », lance Mme Fillion. « De se dépayser dans son propre pays, aller à la rencontre des Innus sur la Côte-Nord, c’est la meilleure expérience qui soit. »
Cette soirée a été leur préférée.
« Ç’a vraiment été un beau contact je pense avec autant les communautés locales, mais aussi les communautés innues qui sont ici. Et ça je pense que c’est un avantage de la Côte-Nord, de pouvoir aller à la rencontre de ces communautés-là », ajoute Mme Armstrong.
Cette dernière souligne aussi l’ouverture qu’elle a sentie de la part des Nord-Côtiers pour les campeurs. La voyageuse croit que cela encourage les touristes à être respectueux envers le territoire.
« Je pense définitivement que fournir des installations, ça aide au fait que les gens ne jetteront pas leurs déchets (dans la nature) », explique Mme Armstrong. « S’il y a une volonté municipale d’offrir des infrastructures, d’un autre côté, les campeurs vont l’apprécier. »
Mme Fillion et Mme Armstrong ont aussi été charmées par les Nord-Côtiers. Elles ont reçu un accueil très chaleureux. Cela s’est senti le plus lors de leur passage aux îles Mingan.
Les visiteuses n’avaient pas pu embarquer pour la visite des îles, mais les employés ont voulu les aider.
« Il y a un employé municipal qui en a appelé un autre et là, Nelson est venu nous chercher, juste moi et Delphine, pour un tour privé et on est parties en bateau. On a vu des loups-marins et des macareux », raconte Mme Armstrong. « Ils ont eu envie de nous faire plaisir et de faire en sorte que ça se passe bien et que l’on vive un beau moment. »
– Avec la collaboration de Vincent Berrouard