Un restaurant roulant débarque à Pointe-Parent

Par Maxim Villeneuve 6:00 AM - 6 août 2021
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Loïs Desfarges dans son habit de cuisinier devant son autobus.

Un cuisinier a trouvé le moyen de mélanger toutes ses passions dans une même activité, tenir un restaurant dans un autobus qui lui sert aussi de maison. C’est ainsi qu’est né LoisBus. Lors de son parcours à travers le Québec, LoisBus s’est stationné pour la semaine à Pointe-Parent.

Le cuisinier français Loïs Desfarges a choisi le Québec après un stage de 4 mois à La Malbaie. 

« Je suis tombé en amour avec le Québec, le mode de vie, la cuisine et tout ça, j’ai vraiment ‘trippé’ », témoigne-t-il. « J’ai toujours aimé les espaces verts, la grandeur, tout ça, alors ici je me retrouvais vraiment. Je ne dis pas que c’est mieux que la France, parce que la France c’est vraiment un beau pays et j’étais très bien là-bas, mais moi je me considère peut-être un peu plus chez moi ici. »

M. Desfarges a travaillé dans un restaurant du Vieux-Québec, où il pouvait exercer son métier, mais il lui manquait quelque chose.

« Moi je faisais 80 heures semaines, je travaillais six jours sur sept, la cuisine était en sous-sol alors je ne voyais jamais l’extérieur, la lumière, et je ne voyais jamais les clients. Je voulais toujours développer, faire de la ‘bouffe’, tout ça », raconte-t-il.

Il a donc choisi de faire un grand changement.

« Quand je voulais arrêter la restauration, je voulais voyager, découvrir le Québec, le Canada et toute. Donc, j’ai construit cet autobus, en me disant ‘je vais faire un petit peu de restauration et avoir une activité alors ça va me permettre de payer mon voyage’ », explique M. Desfarges. « Finalement, c’est l’inverse qui s’est passé, je ne fais que de la cuisine et pratiquement pas de voyage. » 

Ce dernier s’est procuré son autobus avant le premier confinement de 2020.

« J’ai eu un coup de chance, parce qu’une semaine après, les restaurants ont fermé », ricane-t-il.

La construction de son restau-bus lui a pris 6 mois, car il pouvait travailler tous les jours en raison de la pause pandémique.

Plein de projets en un

Lorsque la pandémie l’a permis, M. Desfarges a débuté son voyage à travers le Québec, sans toutefois se douter qu’il ferait autant de restauration.

« Ça s’est vraiment fait de fil en aiguille. Au début c’était vraiment du voyage et je n’imaginais pas que ça allait ‘pogner’ autant », dévoile-t-il.

Il a commencé à prendre quelques contrats et le travail l’a attrapé. Son bus peut accueillir 5 clients. 

« Je dis toujours que c’est une pièce de théâtre un petit peu. Moi je suis dans ma cuisine ici et je leur explique les produits, la manière de faire et ils me voient alors j’essaie toujours de faire des trucs un petit peu plus impressionnants », relate M. Desfarges.

Lorsqu’il n’a pas de gens dans son restaurant, le cuisinier vend des boîtes gourmet. Elles contiennent trois petites entrées, un plat principal et un dessert. Les gens réservent leurs boîtes, les consomment près du bus, et rapportent les contenants métalliques lorsqu’ils ont terminé.

M. Desfarges a aussi des contrats avec d’autres compagnies québécoises. Il travaille avec Terego, une entreprise pour les voyageurs en motorisé du Québec. La compagnie propose des stationnements chez différents producteurs.

C’est avec eux que le cuisinier roulant a créé sa « Route Chempêtre ». Chaque fin de semaine de l’été, M. Desfarges se stationne chez un producteur québécois différent. Il y vend des boîtes gourmet et prend des réservations pour le restaurant.

« Ça offre une nouvelle activité pour les voyageurs Terego. Pour les producteurs, moi j’utilise leurs produits, je les mets en valeur et moi je gagne ma vie avec ça », affirme M. Desfarges.

Ce dernier a aussi un partenariat avec GoVan. Les jeudis, le cuisinier se rend à Beauport pour « Les jeudis GoVan » et il distribue ses boîtes gourmet.

Un concept original

« C’est vraiment une expérience unique parce que, ça n’existe pas. Y’a pas d’autres restaurants qui ont été ouverts dans des autobus », exprime M. Desfarges. « Alors les gens quand ils voient ça, ça les surprend un peu. »

Ce dernier voit son originalité comme l’une des clés de son succès. Ça lui permet aussi d’avoir un accès privilégié à ses clients.

« C’est un bel échange avec eux », déclare M. Desfarges. « Ça me permet de découvrir, et de leur faire découvrir aussi. »

Le cuisinier utilise des produits locaux, tout en mélangeant des techniques de cuisine française et japonaise. Il apprécie particulièrement les recettes japonaises. 

« Ma cuisine c’est de la cuisine gourmet on va dire. Ce n’est pas de la cuisine gastronomique, mais c’est de la cuisine un petit peu travaillée et joliment présentée, avec des produits de qualité », affirme-t-il.

L’expérience de restaurant roulant permet alors aux clients de goûter à un mélange de cultures culinaires. 

Les clients ont droit à un repas 4 services avec des amuse-gueule, une entrée, un plat principal et un dessert. Ils peuvent mentionner leurs préférences au moment de la réservation. M. Desfarges n’a pas de menu particulier, il choisit ses recettes en fonction des produits auxquels il a accès dans chaque région.

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