À 16 ans, elle veut servir son pays

Par Sylvain Turcotte 7:00 AM - 31 juillet 2021
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Julie Doucet aspirait à s’enrôler dans les Forces armées canadiennes depuis plusieurs années. C’est chose faite depuis le début de la semaine, alors qu’elle se trouve au Collège militaire royal de Saint-Jean-sur-Richelieu. Photo courtoisie

Les Forces armées canadiennes compteront une femme de plus comme aspirante. La Septilienne Julie Doucet, 16 ans, s’enrôle. Elle a fait son entrée au Collège militaire royal de Saint-Jean-sur-Richelieu dans les derniers jours.

Les femmes sont une denrée rare dans les Forces armées canadiennes. Elles occupent à peine 16% du contingent. Au niveau des officiers de la force régulière, c’est près de 20% (19,8%).

Julie Doucet fait maintenant partie de celles qui veulent servir leur pays. Ça ne date pas d’hier cette idée, même si elle est coulée dans le béton, ou presque, depuis un an.

« Toute ma vie, j’ai vu des gars aller dans l’armée. J’ai toujours eu le goût de m’enrôler », a-t-elle fait savoir, en entrevue, avant son départ.

C’est au front, comme officière d’artillerie pour les forces régulières, que Julie aspire.

« Quand j’avais regardé les métiers des Forces armées canadiennes (www.forces.ca), c’est celui-là que j’avais le goût de faire. C’est un métier qui bouge. Il y a toujours de nouvelles choses à vivre. Il n’y a pas de routine. Je n’ai pas peur de quoi que ce soit », a-t-elle confié.

C’est donc cinq ans au Collège militaire royal de Saint-Jean-sur-Richelieu, deux ans pour le préuniversitaire et trois ans d’université, qui attendent la Septilienne qui aura 17 ans à la fin septembre. À travers toutes ces années, divers camps militaires. D’ailleurs, c’est ce à quoi elle aura droit pour ses premières semaines en Montérégie avant de se retrouver sur les bancs d’école.  

« Ça sera un beau défi, difficile, mais, au bout de la ligne, ça vaudra la peine. Après, je veux aller sur le terrain, défendre mon pays », a-t-elle dit.

Julie s’est entraînée tout l’été, en musculation, mais surtout à la course à pied.

Départ difficile 

Avec le départ de Julie, la maisonnée chez les Doucet se retrouvera pratiquement vide. Son plus jeune frère Maxime part bientôt pour les études à l’extérieur. Sa sœur Émilie en sera à sa deuxième année au Cégep de Jonquière et le plus vieux, Samuel, vole déjà de ses propres ailes.

Le départ de Julie pour les Forces armées laisse donc une certaine trace.

« Mes parents (Serge et Cynthia Fortier) trouvent ça difficile, mais ils sont contents puisque c’est ce que je veux faire. J’ai vécu toute ma vie ici avec ma famille, mes amis. Là, je prends racine ailleurs ».

Un engagement sérieux

La Réserve navale du Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) a souligné l’enrôlement de Julie Doucet, mais aussi de celui de Natan Sauriol, de Longue-Pointe-de-Mingan, lors d’une cérémonie le 8 juillet dernier.

Sauriol se dirige aussi vers les études au Collège militaire royal de Saint-Jean-sur-Richelieu. De son côté, c’est pour une carrière comme officier du génie de combat maritime.

L’entrée dans les Forces armées canadiennes pour Doucet et Sauriol, 17 ans, s’est faite au terme d’un processus de sélection rigoureux et de divers tests. Les deux ont démontré leur potentiel. Ils se sont aussi démarqués par leurs réalisations sportives, scolaires et sociétaires.

Natan Sauriol de Longue-Pointe-de-Mingan s’enrôle aussi dans les Forces armées canadiennes. Il étudiera pour devenir officier du génie de combat maritime. Photo courtoisie

La cérémonie d’enrôlement est la première étape d’une carrière militaire. Les deux Nord-Côtiers ont ainsi pris l’engagement de servir le pays et les Canadiens.

« Aujourd’hui (8 juillet), vous êtes devenus des membres officiels de cette grande famille que sont les FAC (Forces armées canadiennes) et je suis certain que vous aurez une carrière à la hauteur de vos attentes et aspirations. Je profite de l’occasion pour inviter les Nord-Côtiers à saisir les nombreuses opportunités d’emplois et d’études à temps plein et partiel offertes par les FAC », a souligné le capitaine de corvette Martin Boulay, commandant en second du NCSM Jolliet.

En joignant le Collège militaire de Saint-Jean-sur-Richelieu Julie et Natan, les deux élèves-officiers de la Côte-Nord, auront leurs frais de scolarité, leurs livres et le matériel payés par les FAC. De plus, ils recevront un salaire annuel d’environ 27 000$ durant leurs études.

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