Matiu aimerait intéresser les jeunes à la langue innue

Par Emy-Jane Déry 6:00 AM - 30 juillet 2021
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Matiu. Photo courtoisie

L’auteur-compositeur-interprète de Mani-utenam a découvert récemment les podcasts avec sa première création « On n’est pas des sauvages », présentée sur la plateforme Ohdio de Radio-Canada.

Le projet est né suite à une proposition de la radio innue CKAU. Matiu a été sollicité pour prendre part à une formation sur la création de podcasts. Avec d’autres membres de la communauté, il a appris les rouages de la création de ces capsules audios qui gagnent en popularité.

Il s’est jumelé avec Eve Ringuette pour la création de On n’est pas des sauvages, qui se traduit par cinq épisodes d’environ une dizaine de minutes. À travers des conversations décontractées, les deux complices échangent sur leur vision de ce que c’est que d’être d’origine innue.

Les deux partageaient cette envie de parler de la culture innue, mais sans lourdeur.

« Pas trop la grosse histoire comme on entend souvent. Plus : hey, viens faire un tour chez nous! », résume Matiu, avec toute la désinvolture qu’on lui connaît.

Les sujets abordés sont plutôt variés. On y raconte l’histoire des premières populations nomades, puis on apprend à connaître les neuf communautés innues du Québec. Le duo déconstruit différents mythes sur les autochtones et discute de leur « sport national » qu’est le bingo.

Eve Ringuette s’est principalement chargée de la recherche et de l’écriture. Pour sa part Matiu s’est occupé du montage et de la musique. Il s’est aussi assuré d’y ajouter sa touche d’humour.

Langue innue

Matiu aimerait bien répéter l’expérience avec un autre concept. À la base, il avait envie de parler de la langue innue qu’il ne maîtrise tout à fait lui-même.

« J’ai un peu de misère », admet-il.

Il aimerait bien transmettre cette partie de leur culture à sa fille.

« J’aimerais attirer les jeunes avec l’humour. Les intéresser à vouloir apprendre », dit-il.

En raison de sa propre expérience personnelle, il comprend les enjeux pouvant être reliés à la connaissance de la langue de son peuple.

« J’essayais de parler et je faisais rire de moi un peu, alors tu te refermes et ça ne te tente plus d’essayer », confie-t-il.

Le concept du podcast reste encore à peaufiner, mais il irait à la rencontre de gens qui auraient pour mandat de lui enseigner la langue.

« Je voudrais le faire avec un ton humoristique, de l’autodérision. Qu’on rigole de moi et de mon accent pendant que j’essaye, pour montrer aux jeunes que ce n’est pas grave si on se trompe, qu’au moins, on essaye. »

Un été relaxe

L’été s’annonce tranquille pour le musicien. Il a participé à une résidence musicale du côté de l’Assomption avec Louis-Jean Cormier et ses invités. Avec La marée du loup, Louis-Jean Cormier reprenait des chansons d’artistes invités. Matiu a eu l’occasion de faire des versions plus jazz de ses créations plutôt rock.

« Ça le fait au bout », lance-t-il.

Le spectacle qui réunissait aussi notamment Vincent Vallières, Cindy Bédard et Beyries a été présenté en clôture du Festival en chanson de Petite-Vallée.

Sinon, Matiu a quelques spectacles de prévus durant la belle saison avec le collectif Nikamu Mamuitun.

« Je ne suis pas trop occupé cet été, mais ça ne me dérange pas, je vais pouvoir m’occuper de ma fille et en profiter. »

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