Les Métallos plaident pour protéger des retraités comme ceux de Cliffs

Par Emy-Jane Déry 11:57 AM - 1 juin 2021
Temps de lecture :

Les retraités de Cliffs à Sept-Îles, lors d’une rencontre d’information en 2016.

Le Syndicat des Métallos s’est fait entendre en Comité parlementaire mardi pour demander l’adoption d’une loi visant à protéger les travailleurs retraités comme ceux de Cliffs, qui ont vu leur régime de retraite amputé après la faillite de la minière.

Après des années de combats, les retraités de Cliffs ont réussi en 2018 à récupérer 60% du manque à gagner de leur régime de retraite. Les chèques des 1 688 retraités et travailleurs, dont 716 au Québec était auparavant menacé d’une coupure de 25%. Une perte de 2,2M$ par année.

La compagnie Cliffs Natural Resources exploitait la mine de fer Scully au Labrador et une usine de bouletage à Sept-Îles.

Le fonds de pensions de ses retraités était sous-financé d’environ 30M$. Lorsque la compagnie a fait faillite, il n’y avait plus d’espoir de renflouer les coffres, affectant le revenu de plusieurs centaines de famille nord-côtières.

Résultat, des aînés qui avaient travaillé toute leur vie se demandaient comment ils allaient payer leurs médicaments et leur logement.

Le projet de loi C-253 vise à mieux protéger les retraites et les bénéfices santé des retraités en cas de faillite d’une entreprise.

« Dans le dossier de la faillite de Cliffs, qui a affecté des centaines de familles sur la Côte-Nord, si une telle loi avait existé, l’ensemble des créances aurait pu être récupéré, puisqu’on aurait pu être remboursé par exemple avant des créances de taxes municipales ou scolaires », a souligné Nicolas Lapierre, coordonnateur des Métallos.

Les paiements visant à renflouer le régime de retraite seraient considérés comme prioritaires et les tribunaux devraient en tenir compte au moment d’homologuer un plan d’arrangement avec les créanciers.

« C’est dans l’air depuis une vingtaine d’années, plusieurs projets de loi ont été débattus, mais aucun ne s’est rendu jusqu’au bout. On a l’occasion de régler ce dossier avant les prochaines élections », a affirmé Dominic Lemieux, directeur québécois du Syndicat des Métallos.

« L’adoption du projet de loi C-253, par plusieurs partis politiques, redonnerait de l’espoir dans la capacité des parlementaires de mettre de côté les jeux de coulisses partisans pour agir concrètement dans l’intérêt des travailleurs et travailleuses, des retraités », a-t-il lancé aux députés.

Dans les dernières années, les Métallos ont rencontré des centaines de députés et sénateurs de toutes allégeances politiques pour demander l’adoption d’une telle loi.

Partager cet article