Le projet de loi 59 ne passe pas pour les syndiqués, a rappelé la FTQ

Une vingtaine de personnes se sont rassemblées devant les bureaux de la Commission des normes de l’équité de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) de Baie-Comeau afin de commémorer les victimes d’accidents au travail.  Le projet de loi 59 était au cœur des discussions au soir du 28 avril.

« Chaque année, on se réunit pour se commémorer les victimes, mais cette année, ça prend encore plus d’ampleur à cause du projet de loi 59 », a déclaré le conseiller régional de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Pascal Langlois.

Le projet de loi vise à moderniser les conditions de travail au niveau de la santé et de la sécurité des employés, et ce, pour la première fois depuis plus de 35 ans. Cependant, elle n’est pas aussi bien reçue par les travailleurs que prévu.

« On fait un recul d’environ 40 ans au sujet des conditions de travail. Le gouvernement vient vraiment les amoindrir pour les travailleurs et travailleuses, qui tiennent l’économie du Québec », déclare un technicien en automatisation à la centrale Manic-5, Jean-Pierre Caron.

« Si le projet passe, on va devoir en commémorer beaucoup plus des décès comme ça », ajoute M. Langlois.

Encouragés par les klaxons des passants sur le boulevard La Salle, les travailleurs présents ont brandi leurs drapeaux et pancartes revendicateurs en guise de support à leurs confrères blessés ou décédés au travail.

« Les gens perdent leur vie, justement en essayant de la gagner », déplore un travailleur d’Hydro-Québec, Claude Coulombe, en tenant d’une main une banderole où il est possible de lire « Syndicat des employé.es d’Hydro-Québec ».

D’après les statistiques de la CNESST, on rapporte un seul décès lié au milieu de travail en 2020, sur la Côte-Nord. Au Québec, il s’agit de 173 personnes décédées.

Un combat pour tous

Plusieurs personnes de différents milieux de travail étaient présentes pour revendiquer ou simplement appuyer les droits des employés. Des hommes aux pantalons Big Bill et des femmes aux bottes de sécurité avaient chacun construit une croix noire afin de la planter devant les bureaux de la CNESST en guise de support.

« Je trouve ça important d’appuyer cette cause, même si les accidents ne me concernent pas vraiment puisque je travaille dans un bureau », conclut une femme qui était sur place. Le même genre de rassemblement a eu lieu à Sept-Îles.