Alcool et chasse : pas le vrai problème selon les pourvoiries de la Côte-Nord

Par Julien-Pierre Desmeules-Paré 6:29 PM - 16 avril 2021
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Les chasseurs devront peut-être oublier les consommations alcoolisées lors de leur prochaine escapade en forêt, si les modifications préconisées par le projet de loi 88 sont entérinées. Photo Les pourvoiries du Québec

Le projet de loi 88, qui vise à modifier la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et d’autres dispositions législatives, était attendu depuis longtemps par les acteurs du monde de la chasse et de la pêche. Cette refonte en profondeur ne fait pas l’unanimité quant à son contenu et ses priorités dont, entre autres, la tolérance zéro pour la consommation d’alcool chez les chasseurs.

« Il y a des lacunes que je comprends qu’ils doivent régler », explique Charles Pinard, le président de l’Association des pourvoiries de la Côte-Nord, en précisant que la tolérance zéro à la consommation d’alcool n’est qu’« un petit point qui a plus ou moins d’importance ».

Pour l’application, « je crois qu’il n’y en aura pas vraiment sur le terrain. Le problème, c’est la perception que les gens vont avoir. Ça va peut-être faire hésiter des chasseurs et des pêcheurs », dit-il.

Un autre problème que perçoit M. Pinard est le manque de personnel pour faire respecter les nouveaux règlements. « Comment veux-tu qu’un agent de la faune applique ça sur le terrain? Ils n’ont pas le temps et ils n’ont pas le personnel », souligne-t-il.

Pour lui, le secteur est déjà très réglementé et « le gouvernement vient compliquer les affaires. Les nouveaux adeptes de la forêt vont se dire que c’est compliqué d’aller à la chasse ».

Notons que le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, a expliqué que le projet de loi avait comme but d’ajouter le mot « drogue » au document puisque le cannabis est aujourd’hui légal.

 « On s’apprête à aller investir sur nos territoires grâce à l’appui du gouvernement sur des territoires avec des permis de pourvoirie qui sont peut-être tout croches. Par exemple, si je me fais bâtir un chalet à l’intérieur de ma pourvoirie, certaines lois et réglementations font que je ne suis pas vraiment chez nous », souligne-t-il afin de démontrer les points plus prioritaires selon lui.

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