Passer en zone orange pour éviter le pire

Par Charlotte Paquet 4:35 PM - 14 avril 2021
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Le Dr Richard Fachehoun, médecin spécialiste en santé publique, a expliqué les raisons du changement de palier d’alerte de la Côte-Nord, qui passera du jaune au orange dès 20 h ce soir.

La décision de faire passer la Côte-Nord au palier d’alerte orange n’a pas été prise de gaieté de cœur, mais elle s’imposait pour éviter que la situation épidémiologique ne dégénère davantage, que la pression exercée sur les hôpitaux soit si forte qu’elle mène à du délestage et que la région vire au rouge finalement.

En point de presse en milieu d’après-midi mercredi, le Dr Richard Fachehoun, médecin spécialiste en santé publique au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord, a expliqué les motifs à la base du changement de couleur effectif à compter de 20 h ce soir.

Comme il l’a si bien dit, il faut agir tout de suite pour éviter le pire. Avec 51 nouvelles personnes infectées depuis le début du mois d’avril, la majorité liée au variant du Royaume-Uni, et 7 éclosions également en lien avec ce variant, les mesures plus souples associées à une zone jaune ne suffisent plus pour endiguer la flambée. Il a parlé de la nécessité « d’interventions musclées ».

« Quand on regarde autour de nous, nos régions limitrophes de la Côte-Nord, notamment la Capitale-Nationale, le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay-Lac-Saint-Jean, connaissent une augmentation des cas. Nous savons tous qu’il y a des déplacements de travailleurs ou de résidents entre ces régions-là et la Côte-Nord », a rappelé le Dr Fachehoun pour faire comprendre les risques en sol nord-côtier.

La troisième vague de COVID-19 est encore sur sa pente ascendante au Québec, ce qui se traduit par une augmentation des cas et des hospitalisations. Or, a encore insisté le médecin, la capacité des hôpitaux de Baie-Comeau et de Sept-Îles demeure limitée pour la prise en charge des personnes infectées par le virus. Selon lui, il faut éviter que la situation s’aggrave et entraîne le report de chirurgies non urgentes et d’examens diagnostiques.

Les déplacements

Il est toujours interdit aux gens provenant de régions des zones rouges ou orange de se déplacer vers la Côte-Nord pour des raisons non essentielles, comme l’a mentionné le Dr Fachehoun.

Ce dernier a aussi rappelé que Québec oblige les Nord-Côtiers qui voyagent à l’extérieur de leur territoire pour des motifs non essentiels de s’isoler pendant deux semaines à leur retour à la maison, ce qui inclut l’interdiction de sortir pour se rendre au travail.

La santé publique régionale ajoute à cette mesure gouvernementale l’obligation pour ces voyageurs de subir un ou deux tests de dépistage de la COVID-19, selon la MRC où ils résident.

« Ce n’est pas le temps de relâcher. Cette décision a été difficile et je sais que c’est difficile pour nous tous, mais ensemble, nous combattrons le variant », a-t-il conclu.

Tests et vaccination

Les tests de dépistage et la vaccination vont bon train dans la région. Au cours des trois premières journées de cette semaine, 1 200 tests ont été réalisés. « Ça vous donne une idée de l’ampleur du dépistage », a indiqué le président-directeur général par intérim du CISSS, Claude Lévesque, qui participait au point de presse du jour.

Depuis le lancement de la vaccination en décembre, 33 900 doses ont été administrées aux Nord-Côtiers. Depuis aujourd’hui, la clientèle des milieux à risque d’éclosion peut à son tour se faire vacciner. On peut penser au personnel des écoles et des services de garde, mais aussi aux policiers, aux pompiers et aux travailleurs du centre de détention.

De nouvelles cliniques de vaccination sans rendez-vous pour les 55 à 79 ans avec le vaccin AstraZeneca seront d’ailleurs offertes ce samedi 17 avril, à 13 h, à Baie-Comeau et à Sept-Îles. La distribution des coupons s’effectuera à compter de 11 h, respectivement au centre Laflèche et au Carrefour La Baie.

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