#maplaceautravail : Mélissa Bernier lance un cri du cœur

Par Sylvain Turcotte 1:20 PM - 14 avril 2021
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Mélissa Bernier a adressé un message fort émotif au conseil municipal le 12 avril face au manque de place en service de garde.

La Septilienne Mélissa Bernier, maman du petit Thomas Jomphe-Bernier, âgé de 10 mois, a lancé un véritable cri du cœur lors de la séance publique du conseil municipal de Sept-Îles du 12 avril. Son congé de maternité tire à sa fin. Elle est censée reprendre son boulot d’ingénieure à la fin mai, mais elle ne voit aucune lueur d’espoir pour une place en garderie pour son coco.

La maman a livré un vibrant témoignage (voir lettre) aux élus et au maire Réjean Porlier, déjà interpellé par Mme Bernier.

Elle s’est dite plus émotive qu’elle ne le pensait l’être. « Je fais ma femme forte depuis des semaines, mais la bulle a pété hier (12 avril) », a-t-elle mentionné au journal.

Mélissa Bernier suit le mouvement #maplaceautravail, un mouvement en réponse à la pénurie des places en garderie. « À Sept-Îles, le problème est là. Je ne peux pas rester assise à ne rien faire. Je veux faire de quoi. Il faut se faire entendre et essayer de trouver des solutions », a-t-elle avancé.

Elle dit ne pas avoir confiance en la CAQ sur le dossier. « Il (gouvernement) a développé un mini-budget de 15 millions de dollars pour former 600 éducateurs, mais il en manque 3 000 au Québec. Il n’y a personne qui veut aller travailler dans ce domaine avec des conditions exécrables. Le salaire n’est pas là », déplore-t-elle.

Elle ne met pas le blâme que sur le ministère de la Famille. Elle soutient que d’autres ministères devraient s’allier, ceux qu’elles ciblent comme conséquences (voir lettre).   

Dans la situation actuelle, elle déplore qu’il n’y ait pas d’autres mesures pour soutenir les mères quand la période du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) est terminée. « On tombe dans une craque », reproche-t-elle. Ingénieure de profession, elle pourrait perdre son permis si elle ne retourne pas sur le marché du travail dans les temps.

Comme solution temporaire, Mme Bernier pourrait se tourner vers ses parents ou ceux de son conjoint, mais elle aimerait ne pas en arriver là, parce qu’elle souhaite qu’ils profitent de leur retraite bien méritée, mais aussi pour que son enfant, qui n’a pratiquement pu voir d’autres jeunes, pour ne pas dire aucun en un an, puisse socialiser et que des professionnels des milieux de garde puissent veiller à son développement.

La Ville et son rôle de catalyseur

La Ville de Sept-Îles est sensible à la situation du manque de places en garderie. La pandémie et d’autres circonstances font qu’en milieu familial il y a un déficit actuellement de 180 places, faute de responsables.

Réjean Porlier se dit ouvert à ce que la municipalité joue un rôle de catalyseur et qu’elle attache les morceaux avec les joueurs. « Il faut partager le besoin et les solutions, voir ce qui peut être déployé à court terme pour faire accoucher des projets », soulève-t-il.

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