Projet de la mine du lac Bloom : L’entreposage des résidus miniers est à revoir selon le BAPE

Par Vincent Rioux-Berrouard 1:23 PM - 5 mars 2021
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La fosse de la mine du lac Bloom.

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) invite Minerai de Fer Québec à revoir son projet d’augmentation de la capacité d’entreposage des résidus miniers et des stériles à la mine de fer du lac Bloom dans son rapport rendu public le 5 mars.

Selon le BAPE, la minière  « n’a pas fait la démonstration que les solutions retenues pour la gestion des rejets miniers sont celles qui minimisent les impacts sur les milieux humides et hydriques.»  Le BAPE estime que la compagnie a suffisamment de temps selon l’échéancier des travaux pour trouver d’autres solutions pour l’entreposage des résidus miniers.

Le projet d’augmentation de la capacité d’entreposage des résidus miniers et des stériles à la mine de fer du lac Bloom auraient entraîné la destruction de 232 ha de milieux humides, de lacs et de cours d’eau selon le rapport du BAPE.

La commission reconnaît tout même dans son rapport les efforts entrepris par Minerai de fer Québec « pour assurer une meilleure protection de l’environnement depuis la reprise des activités en 2008 ». Le rapport souligne également l’importance du projet qui pourrait générer des retombées économiques importantes jusqu’en 2040 pour la Ville de Fermont, la Côte-Nord et les communautés autochtones.

La minière souhaite doubler sa production en passant à une production de plus de 15 millions de tonnes de minerai de fer par année. Le parc de résidus actuel ne suffirait pas pour une telle production.

Les verts se réjouissent

Les organismes environnementaux ont accueilli favorablement le rapport déposé par le BAPE. Ceux-ci demandent par voie de communiqué que le gouvernement du Québec suivre les recommandations du BAPE et d’exiger Minerai de fer Québec qu’elle mette en place des solutions de rechange.

« Le BAPE donne raison aux nombreux citoyens, experts et organismes qui sont intervenus lors des consultations publiques. Québec doit exiger des solutions de rechange pour empêcher la destruction des milieux humides et hydriques, sans quoi le projet ne peut pas aller de l’avant », affirme Rébecca Pétrin d’Eau Secours.

Pour Ugo Lapointe de la coalition Québec meilleure mine et coordonnateur à MiningWatch, le rapport démontre qu’il existe d’autres techniques d’entreposage des résidus miniers qui «permettrait de réduire l’empreinte du projet et d’éviter de détruire des lacs et des cours d’eau. »

Alice-Anne Simard de Nature Québec conclut en affirmant : « Québec ne doit pas être à la remorque du fédéral. Nous sommes totalement d’accord avec la recommandation du BAPE pour que Québec se dote de son propre guide d’évaluation des solutions de rechange pour l’entreposage des résidus miniers. Québec doit également transformer sa simple directive environnementale en un règlement qui a force de loi. Il faut clairement interdire l’utilisation de lacs, de rivières et d’autres milieux hydriques pour le stockage de résidus miniers au Québec. »

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