La nouvelle vie de Vincent Barnard

Par Sylvain Turcotte 3:45 PM - 20 janvier 2021
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Vincent Barnard a conclu sa carrière de hockeyeur en 2016. Aujourd’hui, il est chef de projets chez McKinsey & Company. Sur la photo, il se retrouve au sommet du Kilimanjaro en compagnie de sa copine Marguerite.

Le 27 février 2016, c’était la fin de la carrière de hockeyeur du Septilien Vincent Barnard, au terme de l’élimination des Redmen (devenus Redbirds) de l’Université McGill. Un parcours de près de 300 parties de saison régulière au total, réparties en quatre saisons dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (Olympiques de Gatineau et Remparts de Québec) et autant sur le circuit universitaire. Que devient l’ancien défenseur qui aura 30 ans en février? Il est chef de projets pour une firme de consultation de premier plan, McKinsey & Company.

Vincent Barnard a gradué en finances de l’Université McGill en 2016. Dès sa première année, un état d’esprit différent entre le hockey et les finances se tramait. Un chemin qui a pris encore plus forme alors qu’il a fait un stage chez McKinsey & Compagny en 2015, qui lui offrait un poste au terme de ses études.

«Mes études à l’université m’ont ouvert les yeux. Au hockey, tu es tellement dans une bulle alors que les gens qui sont autour de toi ont le même objectif, des cercles d’amis similaires. Rendu à l’université, tu as les mêmes ambitions, mais avec des gens d’autres domaines, avec d’autres passions. Ça t’ouvre sur autre chose», a mentionné le Septilien.

L’Asie et l’Europe

Diplôme en poche, Vincent Barnard a amorcé sa carrière professionnelle en septembre 2016 chez McKinsey & Company.

En 2019, lui et son amoureuse Marguerite ont décidé de faire un MBA (Master of Business Administration). Après près de neuf mois à Singapour, en Asie, ils mettront le cap sur l’Europe, qui venait de répondre aux grandes écoles américaines pour le MBA. Ils auront terminé l’année en France, au INSEAD (Institut européen d’administration des affaires), au campus de Fontainebleau (région parisienne).

«En Asie, ç’a été incroyable comme endroit. Ce fut pour moi une période d’ouverture sur le monde», a-t-il souligné.
Le couple est revenu au Québec au début de 2020. Depuis, Vincent n’aura travaillé que deux mois en personne chez McKinsey & Company, pandémie oblige.

Le hockey?

Le hockey dans tout ça? L’homme de bientôt 30 ans admet que ce sport lui manque. Il espère remédier à la situation éventuellement, trouver plus de temps, au travers des autres intérêts et du travail.

Depuis la fin de son parcours avec les Redmen, il dit avoir chaussé les patins en moyenne trois à quatre fois par année. Il garde contact avec ses anciens coéquipiers de McGill avec qui il a l’occasion de jouer. Vincent dit s’ennuyer du feeling que tu peux ressentir dans un Colisée devant 14000 personnes en comptant en prolongation.

«Il faut apprécier ce temps à sa juste valeur».

Barnard avoue que c’est plus simple la pratique du sport à Sept-Îles. «C’est la beauté de grandir à Sept-Îles!».


Questions/Réponses

Quels sont les faits marquants de ta carrière de hockeyeur?

C’est difficile de mettre le doigt sur juste un. Il y a un moment dont je me rappelle, comme si c’était hier, c’est quand j’ai compté en prolongation contre Val-d’Or (saison 2010-2011 avec les Remparts de Québec). Ça prolongeait une séquence de douze matchs sans défaite, si je me rappelle bien. Mon grand-père et son frère étaient là à Québec pour ce match. Il était très émotif.

En général, je dirais mon année de 19 ans à Québec (saison 2010-2011), une année incroyable tant au niveau personnel que pour l’équipe. Aujourd’hui, il y a quatre joueurs de cette édition qui jouent ou ont joué dans la Ligue nationale de hockey (Jonathan Marchessault, Louis Domingue, Alexandre Grenier et Ryan Bourque). Nous nous sommes fait éliminer en sept par Gatineau.

Quelles personnes ont marqué ton parcours sportif?

Quand tu sors du hockey, avec le recul, ce sont les gens qui t’ont entouré. En premier, mes parents, avec les sacrifices qu’ils ont faits, m’apporter à l’aréna à six heures le matin à moins 40 degrés Celsius dehors. Ils ne faisaient pas de loisirs. Ils ont fait de la route pour moi, Havre-Saint-Pierre, Baie-Comeau, Forestville… Ils m’ont donné tout ça comme expérience de vie.

Il y a aussi les familles de pension alors que je suis parti de Sept-Îles à 13 ans, Baie-Comeau, Jonquière, Gatineau et Québec. Ce sont des gens qui ont fait ça pour l’amour du sport. Ils ont donné tellement plus qu’ils ont reçu.

Quel entraîneur a été marquant pour toi?

Ça ne sera pas celui que tu t’attends en premier. En deux mois à Gatineau, John Chabot, qui avait remplacé Jérôme Dupont, nous a donné une leçon de vie. Il redonnait le «ownership» de l’équipe aux joueurs, que c’était aux leadeurs de prendre le lead. C’était comme un gestionnaire aux services de ses employés. Le parallèle avec mon emploi, les employés ne travaillent pas pour moi, moi, je travaille pour eux.

Bien entendu, il y a Patrick (Roy) qui diversifiait son approche pour tous les types de joueurs. Il a toujours le feu dans les yeux. Ce n’est pas une menterie quand les gens parlent de ça. J’ai un grand respect pour cette passion.

Ce dont tu t’ennuies le plus de ta carrière sportive?

La chambre de hockey et la connotation de performance, même si je suis tombé dans une culture de haute performance dans une entreprise comme McKinsey & Company.

Tu t’entraînes toute la semaine pour un match, il y a un gagnant, un perdant. Tu cours dans le corridor pour sauter sur la glace et tenter d’être au meilleur de toi-même.

Je retrouve ça dans mon emploi, mais pas physiquement.

Ce dont tu ne t’ennuies pas?

Les voyages en autobus. Ce n’est pas des souvenirs mémorables!

Vincent Barnard, dans dix ans, il se voit où?

Prédire le futur, c’est un exercice futile. J’espère une continuation de ce que je suis en ce moment. J’espère que j’aurai renoué davantage avec le hockey, une famille et plus de COVID. Idéalement, dans dix ans, je continue de faire bien du plein air avec ma copine.

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