Un manque de places flagrant en garderies

Par Laurence Dupin 10:29 AM - 6 janvier 2021
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Le rapport insiste sur les liens de cause à effet entre le manque de places en services de garde et la désertification de la Côte-Nord. Il propose quelques solutions qui nécessite l’aide de différents ministères.

L’association des centres de la petite enfance de la Côte-Nord accompagné de la Ville de Sept-Îles et des six MRC du territoire ont remis en décembre un rapport sur la situation des services de garde éducatifs au ministre de la Famille Mathieu Lacombe.

Ce rapport présente la situation actuelle sur la Côte-Nord et insiste sur l’impact et l’importance de proposer de tels services pour la famille qui souhaitent s’implanter et travailler sur le territoire.

«Cet ouvrage est le résultat d’un travail d’équipe, mais surtout d’un large consensus sur l’urgence d’agir et de nous mettre en mode solution, en nous permettant de bousculer quelques paradigmes», précise le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier. Il interpelle d’ailleurs le ministre de la Famille qui «devrait assurer le leadership dans ce dossier».

Le rapport précise notamment qu’en 2011, les femmes étaient à la tête de 73,1% des familles monoparentales de la Côte-Nord. Elles sont donc les premières à subir le manque de services. Il précise que «l’effritement et la non disponibilité de services de garde affectent directement l’économie et pénalisent principalement les femmes».

La Côte-Nord a vu sa population décroître de façon importante entre 2016 et 2019 et cela concerne les six MRC. «La Haute-Côte-Nord présente même le déclin le plus marqué de l’ensemble des MRC du Québec», précise le rapport selon les chiffres de l’Institut de la statistique du Québec.

Ce n’est un secret pour personne, les perspectives d’emploi dans ce secteur sont qualifiées d’excellentes pour les personnes qui auront suivi la formation nécessaire. Des fonds ont d’ailleurs été débloqués il y a quelques semaines pour la formation d’éducatrices.

Sur la totalité des six MRC, on trouve 1384 places en milieu familial dont seulement 844 sont occupées en raison du manque de responsables en services de garde. Il faut y ajouter 20 CPE dont sept consacrés aux communautés autochtones. Cela représente donc 1118 places au 31 décembre 2019. Il y a donc au total 1962 places pour les allochtones. Le rapport fait état qu’environ 500 personnes sont encore en attente d’une place en service de garde.

Le rapport salue le travail mis en place par le Cégep de Sept-Îles et celui de Baie-Comeau qui ont mis en place une formation qui allie théorie et pratique qui a débuté au mois de septembre dernier. «Afin de trouver une réponse à la pénurie de main d’œuvre qualifiée, la table de travail supporte les deux cégeps de la région et le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance pour le recrutement et la formation du personnel qualifié, par le biais d’un projet novateur de formation en milieu de travail qui permettra, à terme, de former 30 nouvelles éducatrices.» Il préconise que cette formation et cette aide gouvernementale soit pérenne.

Mais le rapport souhaite qu’il soit fait davantage notamment en améliorant la rémunération des éducatrices qui souvent désertent leur emploi pour quelque chose de plus rémunérateur. On se souvient qu’il y a quelques semaines les éducatrices ont fait entendre leur voix à ce sujet en manifestant aussi bien à Sept-Îles qu’à Baie-Comeau. Il préconise aussi de mettre en place une campagne de valorisation des emplois du réseau des centres à la petite enfance.

Le rapport conclut en insistant sur l’importance pour les différents ministères de s’impliquer dans le processus surtout en vue des attentes importantes dans la région.

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