Un nouveau test COVID développé par un Septilien

Par Laurence Dupin 1:36 PM - 17 novembre 2020
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Jeannot Dumaresq.

Jeannot Dumaresq docteur spécialiste en microbiologie médicale et infectiologie. Il travaille pour le centre intégré de santé et des services sociaux de Lévis. Originaire de Sept-Îles il vient de trouver un nouveau test utilisant le gargarisme.

Un nouveau test COVID vient d’être mis en au CISSS Chaudière Appalaches. Le gargarisme remplace l’écouvillon. Jusqu’ici les écouvillons devaient être introduits pour prélever un échantillon au fond du nez et de la gorge. Une étude est en cours afin de pouvoir le développer à l’échelle de la province.

Quelle est l’origine de votre volonté de travailler sur un nouveau ?

Cela fait longtemps qu’il y a un intérêt au Québec à étudier une alternative au test par écouvillon. Tout d’abord parce que l’inconfort qu’il provoque peut rebuter certaines personnes qui refusent de se faire tester ou retester. Ensuite, au printemps, il y a beaucoup de problèmes dans les laboratoires d’analyses en raison de la pénurie de certains produits. Nous ne sommes pas à l’abri de problèmes d’autres types. Enfin, dans les cliniques désignées de dépistage se trouvent beaucoup de travailleurs de la santé qui devraient être dans les cliniques et les hôpitaux, qui devraient faire autre chose. Nous avons intérêt à rapatrier une partie de ces travailleurs dans les cliniques et les hôpitaux.

Il y avait déjà des tests en cours sur la salive au Québec, mais cela a quelques inconvénients lors des tests. Nos collègues de Colombie-Britannique ont étudié récemment les tests par gargarisme et se sont lancés. Quand j’ai eu vent de cela, ça m’a convaincu un peu plus de me diriger vers cette solution.

Comment avez-vous développé ce test?

J’utilise de l’eau de source naturelle, Eska ou Naya. J’ai aussi fait des tests avec de l’eau d’aqueduc, mais les spécificités peuvent varier d’une région à l’autre alors l’eau de source nous assure un certain standard. J’ai fait des tests sur des patients du CISSS, en deux semaines environ 1 000 personnes ont été testées de cette façon et par écouvillon. Les résultats ont été très bons. J’ai ainsi pu accumuler beaucoup de données en très peu de temps. Le CISSS Chaudière-Appalaches a ensuite donné son accord pour que le test par gargarisme soit utilisé, ainsi que l’accord du ministère de la Santé.

Le test va-t-il être mis en place partout au Québec?

Ce test est aussi efficace que celui par écouvillon. Une fois que nous avons le prélèvement, l’analyse est similaire à celle du test par écouvillon. Il y a un comité en place qui travaille sur les nouveaux tests. Une grande étude est lancée afin de comparer les différentes solutions et voir si les résultats sont les mêmes dans les laboratoires qui utilisent d’autres réactifs, d’autres machines… Si les résultats sont positifs, ce test sera mis en place partout au Québec.

Mais les laboratoires qui utilisent les mêmes réactifs et machines que moi vont pouvoir démarrer des tests rapidement sur des échantillons. Si tout est correct, ils pourront développer les tests par gargarisme rapidement.

Quel est l’accueil réservé au test dans Chaudière-Appalaches?

L’avantage principal de ce test est le confort, il n’est jamais agréable de se faire ramoner le nez avec un écouvillon. Nous avons beaucoup d’éclosions ici. Il y a même eu des tests à faire tous les jours pour les travailleurs de la santé. Ils sont très contents de ce nouveau test. Lorsque je suis allé chercher mon lunch aujourd’hui, la caissière de la cafétéria m’a remercié, car elle devait aller se faire retester et elle avait peur. Mais quand elle est arrivée, elle a fait celui avec le gargarisme.

Malgré tout, ce nouveau test ne pourra pas être utilisé par tout le monde. Les enfants de moins de six ans et les personnes avec des troubles cognitifs ne pourront hélas en bénéficier. En effet, ceux-ci peuvent avoir des difficultés avec le gargarisme.

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