Des étudiants étrangers privés de cours pratiques

Par Laurence Dupin 10:00 AM - 24 octobre 2020
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Flora Beguin étudie en comptabilité gestion.

Comme chaque année, le Cégep de Sept-Îles a son lot d’étudiants étrangers. Mais en raison de la fermeture des frontières, ceux-ci doivent suivre leurs cours à distance.

Les frontières canadiennes étant fermées, à quelques exceptions près, les étudiants d’origine étrangère qui ont fait le choix de s’inscrire au Cégep de Sept-Îles doivent faire contre mauvaise fortune bon cœur. En effet, ils doivent suivre leurs cours à partir de leur pays d’origine, mais cela devrait s’assouplir sous peu puisque le gouvernement canadien a annoncé que les règles allaient être assouplies.

Le site d’immigration Canada précise : « À compter du 20 octobre, les EED (établissements d’enseignement désignés) ayant un plan d’intervention en réponse à la COVID-19 approuvé par leur province ou territoire pourront rouvrir leurs portes aux étudiants étrangers qui sont actuellement à l’extérieur du Canada. Une nouvelle liste des EED avec des plans d’intervention en réponse à la COVID-19 approuvés sera disponible d’ici ce temps. Si vous prévoyez de venir au Canada en tant qu’étudiant étranger le 20 octobre 2020 ou après, votre EED doit figurer sur la liste des EED ayant un plan d’intervention en réponse à la COVID-19 approuvé avant de vous rendre au Canada. Ce changement s’appliquera à tous les étudiants étrangers, que vous veniez des États-Unis ou de tout autre pays ».

Pour le moment la liste n’est pas encore présentée, mais le Cégep devrait entrer dans cette catégorie puisque de nombreuses normes ont été mises en place pour respecter les consignes de la Santé publique.

En attendant, les étudiants n’ont pas le choix et doivent suivre les cours à distance. C’est le cas de Flora Beguin, originaire d’Issoudun en France, inscrite en comptabilité gestion. « Je dois suivre les cours à distance. Je vis donc en décalé puisqu’avec six heures de décalage horaire, les cours commencent en début d’après-midi pour moi. Je me suis adaptée, mais heureusement les professeurs sont très disponibles et à l’écoute. » La façon de procéder est simple, il suffit que les étudiants se rendent sur le site du Cégep et cliquent sur le lien du cours concerné.

Kylian Hantz, quant à lui est originaire de l’Ain, en France. Il est inscrit en informatique. Il peut suivre le cours théorique, mais « je suis dispensé des cours pratiques puisque je ne suis pas sur place. Je dois suivre les cours aux heures canadiennes, je me lève donc à midi heure de France pour commencer les cours à 14 heures. Mais j’ai de la chance il y a une grande partie des cours que j’ai déjà vu dans mon lycée professionnel ». Il a choisi le Cégep de Sept-Îles, car il voulait voyager, découvrir le Québec et le Canada. « De plus, certains anciens élèves de mon lycée ont étudié au Cégep de Sept-Îles. » Mais même à distance Kylian s’intègre à sa façon. En effet, il fait partie d’une des équipes de eSport (jeux vidéo) du Cégep.

Coline Alexandre a fait le choix de passer le DEC soins infirmiers, mais là aussi les cours de pratique sont impossibles. « Je ne peux pas faire les labos, je vais devoir les faire l’année prochaine, cela va me rallonger les cours d’un an. Je n’ai que trois cours à suivre en ce moment, du coup même si c’est aux heures du Canada cela ne me pose pas trop de contraintes. Je trouve tout de même cela un peu démotivant. »

Pour Pauline Lacombe, inscrite en techniques d’éducation à l’enfance, « je voulais aller découvrir le Canada, mais il va falloir attendre. Je peux suivre mes cours théoriques, mais pas les cours pratiques. J’ai eu une autre étudiante au téléphone qui me disait qu’ils ont créé des poupées pour les enfants, qu’ils vont observer les enfants dans les CPE. C’est frustrant de ne pas pouvoir faire tout ça et parfois de ne pas entendre tout ce qui se dit en cours, ce que partagent les étudiants entre eux. Je trouve qu’ils auraient dû nous laisser venir en août quand il y avait très peu de cas, car là plus on attend plus la situation empire. Malgré tout je reste motivée !»

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