Le Groupe Océan cherche par tous les moyens à se débarrasser de l’Apollo, ce vieux rafiot amarré à un quai du bassin Louise à Québec depuis près d’un an. Destiné à être coulé dans une baie de Godbout pour devenir un récif artificiel pour la plongée, il est devenu une nuisance, mais la Société Apollo de Godbout ne peut rien faire, faute d’argent.
« Actuellement, la société est en train de déclarer faillite. On a été averti que la société n’a plus les moyens de bouger son navire. Océan hérite d’un navire qui ne lui appartient pas et qui bloque nos futures opérations », lance Philippe Filion, directeur des affaires publiques et corporatives au sein du Groupe Océan.
L’entreprise spécialisée dans les services maritimes veut récupérer son principal quai de réparation afin de respecter des contrats inscrits à son calendrier. Normalement, l’Apollo n’aurait pas dû se trouver à ses installations jusqu’au mois d’octobre, et ce, d’autant plus que les travaux possibles à faire, selon la capacité de payer de la Société Apollo, ont été réalisés.
« Nous, on veut juste que le bateau bouge de là et bouge de façon sécuritaire. On dit sortez-le de là. C’est comme à nous présentement d’essuyer les dégâts d’un peu tout le monde. On ne veut pas rester pris avec un problème qui ne nous appartient pas », poursuit Philippe Filion.
Depuis qu’il a été mis au fait des difficultés financières de la Société Apollo de Godbout voilà quelques semaines, le Groupe Océan a effectué des représentations pour éviter justement d’être pris avec le problème. Outre l’organisme sans but lucratif, la Société des traversiers du Québec, la Garde côtière et Transport Canada ont été interpellés. « On se trouve pris entre l’arbre et l’écorce », ajoute le directeur.
Il tient cependant à souligner que le Groupe Océan n’a aucun litige financier avec la Société Apollo. « Ils n’ont plus de dette envers nous à l’heure actuelle. »
Les risques de l’hiver
S’il fallait que le vieux navire doive monopoliser le principal quai de réparation du Groupe Océan pendant tout l’hiver encore, il devra être chauffé et entretenu, sinon il représente un risque, celui de couler.
Philippe Filion assure que la Société Apollo a été avertie du danger. « S’il reste à ce quai-là, ce qu’on ne veut pas, car il bloque nos opérations, quelqu’un doit s’engager à le chauffer et l’entretenir, sinon, il risque de couler. »
Le directeur des affaires publiques et corporatives rappelle que dès le départ, le Groupe Océan avait averti la Société Apollo de Godbout que les 2 M$ obtenus de la Société des traversiers du Québec, à la suite du transfert de propriété du vieux traversier, seraient insuffisants pour réaliser les travaux au devis.
« Il y avait trop de choses dans le devis pour le montant. On a dit on va y aller avec un taux horaire. Malgré les avertissements, la Société a fait débuter les travaux à la mi-janvier 2020. »
Or, la découverte d’amiante et la décontamination nécessaire et imprévue en cours de travaux ont notamment été un autre coup dur pour le budget de l’organisme sans but lucratif.
Le porte-parole considère que la situation actuelle dans le dossier s’explique « un peu par manque de prévisibilité et de connaissances » de la Société Apollo de Godbout.